Les significations attribuées au mot « communiste » sont plus diverses que jamais. Il renvoie à une histoire tragique pour les peuples et les communistes eux-mêmes, et est même associé, dans le cas de la Chine, à un acteur central de la mondialisation capitaliste. Mais il reste aussi, pour beaucoup de celles et ceux qui le revendiquent, lié à l’idée d’une alternative au capitalisme, visant à l’égalité sociale et à l’instauration d’un pouvoir politique effectivement exercé par le plus grand
nombre, non monopolisé par les élites sociales.
Au-delà de ceux qui l’ont pensé ou dirigé et dont on a retenu les noms, le Parti communiste français est aussi le fruit de l’engagement de nombreux syndicalistes, militants associatifs, femmes se revendiquant ou non du féminisme ou encore travailleurs immigrés investis dans les luttes anticoloniales. Cette histoire, qui commence au congrès de Tours en 1920 et traverse un siècle en France, est aussi la leur. Retraçant d’immenses espoirs et de profonds découragements, Julian Mischi, sociologue et politiste, qui a notamment publié Servir la classe ouvrière. Sociabilités militantes au PCF (PUR, 2010) et Le Communisme désarmé. Le PCF et les classes populaires depuis les années 1970 (Agone, 2014), relate ici une tentative unique de rendre justice aux classes populaires.