La guerre dure depuis trois ans et l'on n'aperçoit pas
encore l'issue du conflit.
L'opinion publique ne parvient pas à s'orienter
vers2 une solution commune,3 qui permette à tous
les peuples de se développer librement et de vivre dans la
sécurité.
C'est la préparation de cette solution nécessaire
qui a amené le Conseil des Députés Ouvriers et Soldats de
Pétrograde à prendre l'initiative de convoquer, sous le drapeau
de la révolution russe, une conférence internationale du monde
socialiste.
Ils s'est trouvé aussi d'accord avec les nombreux
partis, qui, depuis le commencement de la guerre, n'ont cessé de
demander la réunion de l'Internationale.
Pour mener cette tâche à bonne fin, il s'est
aussuré la collaboration effective du Comité hollando-scandinave,
qui, a fondu ses projets dans l'initiative russe et avait déjà
considérablement déblayé le terrain par des
conférences séparées avec la plupart des partis
socialistes. Il a été aussi possible, par cette méthode,
de fixer dès aujourd'hui les points sur lesquels l'accord
générale pourra s'établir facilement et de
déterminer les questions sur lesquelles la conférence
générale devra entendre la contradiction nécessaire et se
prononcer.
Pour l'organisation de la Conférence, il [a]
été créé une Comité special, composé
de délégués du Soviet et du Comité
holl[ando-]sc[andinave], et [il a été]
décidé,4 pour éviter toute contestation, de
respecter, aussi strictement que possible, la procédure suivie aux
congrès ordinaires de l'Internationale, aussi bien pour les admissions
que pour les repartitions des voix.
Nous invitons donc à la conférence tous les
partis et toutes les organisations qui se réclament de la lutte des
classes et de la tactique parlementaire, - tous les partis affiliés au
Bureau Socialiste International, de même que ceux qui pendant la
guerre5 se sont rattachés à la Commission de Berne, -
aux majorités comme aux minorités ainsi qu'aux oppositions qui,
au cours des derniers évènements,6 ne sont
constituées en partis distincts.
La Conférence aura lieu à Stockholm, à la
date du7 et jours suivants.
Le programme provisoire de la Conférence a
été élaboré en conformité avec les diverses
manifestes du Soviet et formulé comme suit:
1) Le programme de paix de l'Internationale.
2) La guerre mondiale, ses origines et sa solution rapide en
conformité avec le programme qui sera adopté par la
Conférence.
Nous sommes convaincus que toutes les sections de
l'Internationale viendront à la conférence
générale, prêtes à en accepter les
résolutions et fermement résolus à les traduire en
actes.
[Anhang]8
Le mot d'ordre de la révolution a été: "La
paix sans annexions ni contributions, basée sur le droit des
peuples de librement disposer d'eux mémes." Ce mot d'ordre, nous le
répétons encore. Il n'est pas une formule vaine et rigide. Il
marque une tendance. Il affirme tout d'abord que la volonté de
s'entendre doit l'emporter sur la volonté d'annihiler.
Il n'entend pas que la guerre doive se prolonger jusqu'
à ce que toutes les nationalités aient leur état distinct.
Il affirme au contraire que se sont la constitution et les lois d'un pays et
non ses frontières qui créent la véritable liberté.
Si le principe d'égalité s'impose aux hommes, il s'impose
également aux collectivités. Nul peuple n'a le droit de violenter
un autre peuple et nous ne reconnaissons pas un droit spécial pour les
grandes et différent pour les petites nations.
La formule de la révolution russe n'entend pas non plus
soulever tous les problèmes nationaux. Elle reconnait qu'il est des
questions urgentes et d'autres que devra résoudre la démocratie
et le consortium des nations. Elle ne se lie pas au statu quo territorial
existant, mais quand une question de l'espèce se pose, comme
problème à résoudre, elle entend que la population
concernée ne soit pas traitée comme une marchandise et ait au
moins le droit de collaborer à la détermination de sa propre
destinée. Si elle s'oppose aux contributions, c'est a dire au paiement
d'un tribut au vainqueur par le vaincu, elle n'exclut point les
réparations nécessaires dues aux peuples victimes d'agressions et
de violences.9
C'est dans cet esprit que nous interprétons la
conception de tous les socialistes, désireux de restaurer l'influence de
l'Internationale et de formuler un programme de paix, acceptable par tous, dans
une Europe enfin réconciliée et soumise, non à
l'arbitraire de la violence, mais au droit de l'arbitrage.
Anmerkungen
1 Mit hschr. Verbesserungen von Huysmans. Entspricht dem in Dok.
Nr. P/51b genannten Entwurf des Holländisch-skandinavischen Komitees,
vorgelegt von Huysmans. - Siehe auch Dok. Nr. P/51c, e-f und die Endfassung,
das Manifest am 11.7.1917, Dok. Nr. P/51g.
2 "S'orienter vers" hschr. eingefügt.
3 Hschr., ersetzt gestrichenes "politique".
4 Dieser gesamte erste Satzteil hschr. eingefügt.
5 "Pendant la guerre" hschr. eingefügt.
6 "Au cours des derniers évènements" hschr.
eingefügt.
7 Wie auch in Dok. Nr. P/51d kein Datum eingefügt.
8 Dieses hschr. als Seite 3 bezeichnete mschr. Blatt mit einigen
hschr. Verbesserungen von Huysmans, liegt zusammen mit dem Aufruf in CHA, Losse
documenten [Mappe Manifest 11.7.1917]. - Die Friedensformel des Arbeiter- und
Soldatenrats, die hier interpretiert wird, wurde nach den vorliegenden Notizen
und Berichten der Sitzungen mit der russischen Delegation nicht
ausdrücklich diskutiert und präzisiert, wurde aber in dem russischen
Entwurf, Dok. Nr. P/51c zitiert. Nach Troelstras Notizen wurde offensichtlich
die Frage status quo oder Veränderungen angesprochen, wobei die Russen
für ersteres, zu erreichen durch das vereinte Proletariat gegen
imperialistische Ziele der Regierungen, eintraten; Dok. Nr. P/51a, Anm. 7.
9 Die letztere Formulierung auch in Troelstras Notizen in Dok. Nr.
P/51a, Anm. 7.