Résistant à l’usure et aux multiples lavages, pratique, d’une coupe simple et fonctionnelle, bon marché, il est devenu, depuis le XIXème siècle et la révolution industrielle, l’indispensable vête- ment de l’ouvrier et du travailleur manuel.
A un point tel que la silhouette qu’il détermine, la toile de coton qui le constitue et bien sûr, la cou- leur, ce bleu, ou plutôt ces bleus, car il y a des nuances selon l’époque, la toile, l’origine et surtout le degré d’usure, sont à elles seules devenues des indicateurs sociologiques, elles incarnent la classe laborieuse toute entière.
Pourtant déjà en 68, puis dans les années 70, et surtout ces derniers temps, d’autres catégories socioprofessionnelles se sont emparées de cette icône et revendiquent une appropriation qui fait encore débat : étudiants-grèvistes exprimant leur solidarité par un mimétisme vestimentaire, intel- lectuels affichant une proximité de classe, et l’idéologie supposée associée, esthètes minimalistes séduits par la simplicité intemporelle, urbains branchés adeptes de la cool-attitude, militants dé- croissants de la slow fashion,...
Cette dispersion dans l’usage créée-t-elle une confusion dans l’identité vestimentaire ? Alors que la classe ouvrière tend à disparaître, peut-on légitimement être encore fier de cet étendard bleu dont le sens n’est plus si clair ?
Notre démarche se veut avant tout un hommage :
► aux anciens qui ont créé, fabriqué, utilisé ce vêtement devenu légendaire à son insu,
► à ceux pour qui il est encore synonyme d’un travail manuel, salissant et dont il convient de se protéger,
► à ceux enfin qui en ont compris la portée universelle et s’emploient à le pérenniser.
En faisant appel à ceux pour qui c’est un objet d’étude, de réflexion, et/ou d’inspiration, nous souhaitons interroger les dimensions symbolique, utilitaire, commerciale de cet objet de mode.
L’association le Non-Lieu (patrimoine et création artistique contemporaine) fait cette année du Bleu de travail un axe thématique qui sera décliné sous plusieurs formes, en proposant notam- ment une journée d’étude.
LA JOURNÉE D’ÉTUDE
OÙ ?
Organisée en partenariat avec la Villa Cavrois et les Archives nationales du monde du travail (ANMT), elle se déroulera dans l’auditorium de l’ancienne filature de coton Motte-Bossut, devenue centre national d’archives, 78 Bd du général Leclerc, Roubaix.
QUAND ?
Elle se tiendra le VENDREDI 18 SEPTEMBRE, en ouverture du week-end des Journées euro- péennes du patrimoine.
POUR QUI ?
Sont sollicités des intervenants qui ont un lien avec le sujet, quel que soit ce lien :
- historiens du vêtement, conservateurs des textiles et du vêtement, sociologues,
ethnologues, anthropologues,...
- - professionnels de la fabrication et de la diffusion de vêtements de travail,
- - stylistes, professionnels de prêt-à-porter s’inspirant du « workwear »,
- - journalistes (de mode,...),
- - artistes, ...
PRÉ-PROGRAMME
10H Accueil
10-12H Interventions
- Discours d’accueil (Dir. ANMT)
- Conférence inaugurale (Jérémie Brucker, historien du vêtement) -autresinterventions
12-13H Repas sur place (sous réserve)
13-16H Suite des interventions
16-16H30 Déplacement vers la Villa Cavrois 16H30-18H Évocation poétique de la mémoire du bleu dans le château jaune 18H-18H30 Déplacement au Non-Lieu 18H30-21H30 Inauguration de l’exposition Bleu de travail au Non-Lieu.
MODALITÉS
Si vous souhaitez faire une intervention lors de cette journée, merci de bien vouloir faire parvenir votre proposition avant le 30 août 2020 (le titre et un résumé de 15 lignes max) aux adresses suivantes :
marine.huguet@culture.gouv.fr
contact@non-lieu.fr
Selon le temps imparti, les organisateurs peuvent être amenés à opérer une sélection, en fonction du degré de pertinence de l’exposé.