Entre 1940 et 1945, près de 80 000 femmes quittent volontairement la France pour travailler dans les usines d’armement en Allemagne. Ces ouvrières prennent place dans un vaste système d’exploitation des étrangers, au sein duquel elles sont avant tout assignées au travail. Le couple et la maternité doivent alors être réinventés dans les détours de la ville et les marges du camp, à mille lieues de la restauration de l’ordre familial prônée par le régime de Vichy.
Ce livre se penche sur la vie quotidienne de ces travailleuses françaises, à Berlin, pour montrer la façon dont la guerre et la politique de collaboration économique ont bouleversé les rapports de genre sous l’Occupation.
En éclairant ces trajectoires oubliées, Camille Fauroux interroge les lacunes d’une mémoire nationale qui est toujours sélective. Mais elle explore aussi les possibilités de retrouver des histoires dissonantes, qui viennent ébranler l’apparente stabilité des relations entre hommes et femmes.
Sommaire
Introduction
Chapitre premier. Les traces vivantes du passé
Chapitre 2. La collaboration économique et les limites de la politique familiale de Vichy
Chapitre 3. Équilibristes et casse-cous
Chapitre 4. À Berlin
Chapitre 5. L’expérience des camps
Chapitre 6. Des mères en dehors de la famille
Chapitre 7. Après la guerre : se faire oublier
Conclusion
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