CfP: Pierre Renouvin et Jean-Baptiste Duroselle (1917-2017). La construction d’une discipline, l’histoire des relations internationales

Call for papers, deadline 15 June 2016 (in French)
Co-organisateurs : L.Badel (professeur, Université Panthéon Sorbonne), R.Frank (professeur émérite, Université Panthéon Sorbonne), A.Marès (professeur, Université Panthéon Sorbonne), G.-H.Soutou (professeur émérite, Académie des sciences morales et politiques), M.Vaïsse (professeur émérite, Institut d’études politiques, Paris)

Inscrit dans le cadre des programmations du Labex EHNE, de la BDIC et de la Mission du Centenaire

La guerre de 1914-1918 a, on le sait, marqué la vie de Pierre Renouvin et Jean-Baptiste Duroselle. Cette empreinte a eu des conséquences sur leur vie personnelle, institutionnelle et scientifique. Le premier est âgé de vingt-quatre ans quand il est grièvement blessé au Chemin des Dames en 1917. Le second naît cette même année et sera “hanté” sa vie durant par le souvenir de la Grande Guerre des Français à laquelle il consacre son dernier livre en 1994. Une génération les sépare mais leurs noms sont accolés sur la couverture du livre Introduction à l’histoire des relations internationales paru en 1964. Il consacre une discipline qui, à l’instar d’autres sciences humaines et sociales, est née de l’effervescence intellectuelle qui a marqué la Première Guerre mondiale. Ni mausolée à la mémoire de deux historiens français, ni récit hagiographique d’une “école” historique française, le colloque aura pour objectif de replacer le parcours intellectuel et académique des deux historiens dans les débats intellectuels qui marquent la naissance d’une discipline : l’histoire des relations internationales. La construction méthodique de ce nouveau champ académique sera examinée avec précision, en particulier dans ses interactions avec les autres disciplines des sciences humaines et sociales.
Le parcours de P. Renouvin et J.-B. Duroselle ne peut être abstrait des conditions sociales et politiques d’exercice de leur métier. Loin d’être enfermés dans une tour d’ivoire, ils ont participé aux joutes intellectuelles qui ont marqué leur temps (cf. les attaques de Lucien Febvre ou de Marcel Merle). Très enracinés dans un terrain français et francophone, ils ont tissé des réseaux académiques et politiques transnationaux qui dépassaient la France et l’Europe. Historiens proprement engagés dans les débats du moment (la responsabilité de l’Allemagne dans le déclenchement de la Première Guerre mondiale ; la Guerre froide ; la construction de l’Europe), pratiquant une histoire immédiate, au cœur de luttes institutionnelles en France ou travaillant à les résoudre, ils doivent faire l’objet d’un examen qui commence par restituer contingence et relativité à leur itinéraire pour mieux en dégager la singularité. Ayant essentiellement consacré leurs recherches personnelles et leurs réflexions à l’Europe et à ses peuples, ils n’en ont pas, pour autant, négligé les autres continents, leur accordant néanmoins un intérêt très variable. Universitaires, professeurs avant toute chose, ils ont prodigué leur enseignement à des générations entières en France et à l’étranger qui en ont été durablement marquées. Chercheurs, ils ont ouvert des pistes de recherche que leurs élèves ont approfondies. Membres de l’establishment intellectuel de leur temps, les deux hommes ont cumulé les responsabilités et les honneurs : leurs réseaux de nature politique seront mis au jour.
En un début de XXIe siècle marqué par l’épanouissement de l’histoire globale, le colloque sera le lieu d’un débat libre et précis sur les caractères, les objets, les sources et les approches spécifiques de l’histoire des relations internationales. Pour explorer ces thèmes, le colloque proposera une lecture comparée et transnationale de leurs itinéraires, combinant une approche thématique et biographique, en faisant appel principalement à des historiens français et étrangers et en accueillant les propositions émanant de spécialistes d’autres disciplines.

De nombreux thèmes d’intervention peuvent être envisagés parmi lesquels :

Les guerres du siècle et leur influence
  • sur la carrière académique
  • sur la carrière institutionnelle
  • sur les écrits publics et privés
  • les questions militaires et stratégiques

L’institutionnalisation des relations internationales, fruit de l’influence nouvelle des Etats-Unis ?

  • histoire diplomatique et histoire des relations internationales
  • réformes, disciplines et chaires nouvelles
  • le rôle direct des fondations américaines (Carnegie, Rockfeller, Ford) ; les collaborations suisses et italiennes
  • Les Etats-Unis dans les écrits de P. Renouvin et J.-B. Duroselle

Sources, édition et travail d’équipe

  • Les sources
  • Les Documents diplomatiques français
  • La documentation comme moyen d’action (Commission des archives diplomatiques)

Traduction, diffusion et réception

La construction d’un champ académique : l’histoire des relations internationales

  • La construction d’une bibliothèque : la Bibliothèque de documentation internationale contemporaine
  • Les publications : la Revue d’histoire de la Guerre mondiale, L’Année politique, Relations internationales
  • La construction d’une chaire
  • Maîtres & disciples (le séminaire du mardi soir de JBD)
  • La naissance du CERI (Fondation nationale des Sciences politiques)
  • La consécration institutionnelle : des académiciens des Sciences morales et politiques

L’Europe et le monde vus par Renouvin et J.-B. Duroselle

  • L’ « Asie » de Pierre Renouvin
  • L’Europe vue par P. Renouvin et J.B. Duroselle
  • Les Etats-Unis de J.-B. Duroselle

L’action publique de deux universitaires français

  • Les combats académiques et institutionnels
  • Pierre Renouvin pendant la Seconde Guerre mondiale
  • Jean-Baptiste Duroselle pendant la Seconde Guerre mondiale
  • Les réseaux catholiques et démocrates-chrétiens de Jean-Baptiste Duroselle
  • Le Doyen Renouvin et la création de centres de recherche à la Sorbonne
  • L’université de Vincennes et Jean-Baptiste Duroselle
  • L’action européiste de de Jean-Baptiste Duroselle
  • Mai 1968

Ces thèmes ne sont pas limitatifs et toute proposition sera étudiée avec attention.

Langues du colloque : anglais et français

Quelle que soit la langue utilisée, toutes les propositions seront étudiées.

Date-limite d’envoi des propositions : le 1er juin 2016

Les propositions de communication (500 mots maximum et un bref curriculum vitae) doivent être envoyées à Andrea Martignoni: martignoni.andrea@yahoo.fr

 
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