Le colloque international « Migrations : traces, inscriptions et textualités » visera à comparer les modalités d’expression et de réception d’un concept politiquement et médiatiquement omniprésent dans le débat public européen et latino-américain. Le concept de « migration-s » sera interrogé d’un point de vue à la fois synchronique et généalogique (dans le sens que Michel Foucault lui a donné).
La rencontre scientifique se déroulera à l’université Bordeaux Montaigne jeudi 13 et vendredi 14 février 2020 et sera l’occasion d’échanges interdisciplinaires entre linguistes, sciences de l’information et de la communication, sémioticiens, politistes, historiens, géographes et économistes spécialistes des différentes aires culturelles qui tisseront des liens entre les différentes méthodes et thématiques. Il s’agira en effet d’explorer, au croisement des approches, la polysémie et le polymorphisme que peut et a pu recouvrir le concept de « migration-s » du XIXe siècle qui fut celui de la grande émigration européenne aujourd’hui oubliée, à la période récente marquée par le rejet de l’immigration extra-européenne.
- Quel est le traitement journalistique réservé aux migrations ?
- Peut-on avoir un regard généalogique et comparatif sur la question ?
- Où se situe le débat politique sur les migrations ? Comment les préconçus traversent-ils les partis politiques et comment s’inscrivent-ils dans l’espace public ?
- Quels sont les enjeux méthodologiques d’une approche des traces migratoires ?
- Est-il possible d’envisager une sémiotique des migrations à partir des données textuelles ?
Ce questionnement est destiné à orienter les propositions de communication. On discutera à la fois des « traces » des migrants, comme peut le faire plus spécifiquement le projet EMILA porté par des hispanistes de l’équipe d’accueil AMERIBER sur le passé migratoire tourné vers l’Amérique latine, les migrations retour et les exils économiques (https://emila.hypotheses.org/). Les contributeurs analyseront aussi les « inscriptions » ou déterminations politiques, touristiques ou encore économiques (François Héran, 2018) qui ont guidé ces trajectoires migratoires ; et enfin les « textualités » des migrations : notes éparses, correspondance familiale, carnet de voyage, presse binationale, documents visuels (photos, reportages…) qui habillent, transfigurent ou déshumanisent les « migrations ».
Au-delà du constat d’une cristallisation de ce sujet dans le débat public, ces deux journées interdisciplinaires de février 2020 permettront un débat contextualisé sur le passé et le présent des migrations internationales dans un cadre à la fois européen et transatlantique, en interrogeant les traces, les inscriptions et les textualités des migrations.
Envoi des propositions de communication
Les propositions d’une dizaine de lignes avec un titre et un mel mis en évidence, seront accompagnées d’un bref cv et d’une bibliographie exploratoire en rapport avec l’objet de la communication.
Les propositions seront adressées au format word par voie électronique
jusqu’au 2 décembre 2019
à Maxime Fabre Postdoc EMILA
maxime.fabre@u-bordeaux-montaigne.fr
Comité scientifique
- Madame Isabelle Tauzin Castellanos, professeure des universités, Bordeaux Montaigne, UR AMERIBER (EA 3656), membre senior de l’Institut Universitaire de France (IUF), directrice du projet région Nouvelle Aquitaine EMILA (Écritures Migrantes Latino-Américaines), tauzin@u-bordeaux-montaigne.fr
- Monsieur Maxime Fabre, docteur en Sciences de l’information et de la communication, posdoctorant université Bordeaux Montaigne sur le projet EMILA, rattaché à l’UR AMERIBER (EA 3656), fabre@u-bordeaux-montaigne.fr