CfP: Le patrimoine industriel rechargé. Nouveaux territoires, cultures changeantes

Call for papers, deadline 31 January 2019 (in French)

Le thème du congrès, « le patrimoine industriel rechargé », veut favoriser un redéploiement des réflexions et des pratiques au-delà du « postindustriel » classique, très marqué par la déshérence et l’obsolescence. L’on voudrait ainsi contribuer au décloisonnement du patrimoine industriel qu’ont instigué de précédents congrès. Tout en réservant un espace de discussion aux bâtiments et à leur sauvegarde, ainsi que, naturellement, à celle des autres infrastructures industrielles et à la machinerie, le congrès veut poursuivre et renouveler les recherches et les échanges sur des corpus moins discutés du patrimoine industriel, en abordant l’identité de la civilisation industrielle sous l’angle de ses représentations, de sa culture, de ses territoires, de ses héritages (positifs ou négatifs), de leur documentation, de leur usage et de leur valorisation.

 

Argumentaire

Du 30 août au 4 septembre 2021, la Chaire de recherche du Canada en patrimoine urbainde l’Université du Québec à Montréal, en collaboration avec l’Association québécoise pour le patrimoine industriel et avec le soutien de Tourisme Montréal, accueillera à Montréal le Congrès 2021 de TICCIH, The International Committee for the Conservation of Industrial Heritage.

Plus que jamais, l’héritage de l’industrie est à l’avant-plan de l’actualité, partout sur la planète et même au-delà. La désindustrialisation, mais aussi le raffinement des connaissances scientifiques et des techniques de production redéfinissent nos rapports avec l’environnement et avec notre histoire. Cet héritage n’est plus seulement constitué de machineries désuètes et de «châteaux de l’industrie»: c’est l’héritage de territoires, de savoirs, de groupes sociaux, de stations spatiales autant que d’installations nucléaires et de maisons ouvrières autant que de complexes sidérurgiques, qui interpellent nos conceptions et nos pratiques. Face aux transformations profondes de l’industrie et de son statut social, politique et économique, le patrimoine industriel soulève des enjeux et offre des possibilités qui vont bien au-delà, dorénavant, de la simple conservation. La transmission du savoir, l’inclusion des personnes et une perspective humaniste renouvelée sur le développement durable sont au rang de ces possibilités du patrimoine industriel qu’il importe maintenant de mettre en discussion.

Le thème choisi, « le patrimoine industriel rechargé », veut favoriser un redéploiement des réflexions et des pratiques au-delà du « postindustriel » classique, très marqué par la déshérence et l’obsolescence. L’on voudrait ainsi contribuer au décloisonnement du patrimoine industriel qu’ont instigué de précédents congrès. Tout en réservant un espace de discussion aux bâtiments et à leur sauvegarde, ainsi que, naturellement, à celle des autres infrastructures industrielles et à la machinerie, le congrès veut poursuivre et renouveler les recherches et les échanges sur des corpus moins discutés du patrimoine industriel, en abordant l’identité de la civilisation industrielle sous l’angle de ses représentations, de sa culture, de ses territoires, de ses héritages (positifs ou négatifs), de leur documentation, de leur usage et de leur valorisation.

Ainsi, au-delà de l’industrie manufacturière, le congrès veut interroger ce qu’est « l’industriel » dans le monde contemporain, tant sur le plan des traces qu’en ce qui a trait aux productions actuelles : l’économie du savoir est-elle une industrie? Comment se qualifie, face aux «châteaux de l’industrie» et à l’heure de sa propre disparition, la grande industrie multinationale du XXe siècle? Au-delà d’un discours générique sur le progrès, comment comprendre le legs des avancées scientifiques qui ont soutenu son expansion ou suivi sa récession ? Comment aborder les quartiers où s’étiole l’identité ouvrière? Ou de quelle manière, à l’inverse, préserver la marque de l’industrie dans les ensembles urbains qu’elle a forgés, cités modernes, villes de compagnie ou quartiers ouvriers en proie à d’importants changements économiques, sociaux et culturels ? On peut, de même, questionner les méthodes et les pratiques au-delà de la seule préservation : quels sont l’apport et les enjeux de l’histoire orale, de plus en plus populaire ? Que dire des stratégies de marque qui ont positionné de vastes opérations de requalification à l’échelle planétaire ? Comment concilier évaluation environnementale et évaluation patrimoniale ? Comment le tourisme industriel peut-il s’adapter aux nouveaux désirs des visiteurs dont les références à l’industrie sont de plus en plus lointaine ?

À partir de telles questions, le congrès accueillera des propositions de recherche ou d’intervention sur le patrimoine industriel qui se proposeront, à partir d’un corpus nouveau ou plus traditionnel, d’un cas d’espèce ou d’une discussion théorique, de traiter de thèmes comme les suivants :

  • La requalification fonctionnelle ou symbolique ;
  • L’appartenance ou l’acceptabilité sociale ;
  • L’engagement social avec le discours scientifique ;
  • La mémoire et la participation des personnes ;
  • Le développement durable ;
  • Les usages ou les finalités du patrimoine ;
  • Les enjeux environnementaux du patrimoine industriel.

C’est autour de telles questions et de tels thèmes que se composera la programmation du congrès. Il s’agit, en somme, de « recharger » le patrimoine industriel en capitalisant sur sa réalité territoriale et sociale, pour réfléchir à ses identités nouvelles ou potentielles et pour le repenser dans les paysages culturels changeants des décennies qui s’annoncent.

Modalités de propositions

Les propositions au Congrès 2021 de TICCIH apporteront une réflexion originale ou une démarche innovante à l’analyse et à la compréhension de ce qu’est le patrimoine industriel, de sa constitution, de ses enjeux, de ses manipulations, de son étude et de sa gestion, ainsi que de ses effets dans une société, sur une économie ou au sein d’un territoire. Elles peuvent considérer des manifestations, des discours, des politiques ou des enjeux du patrimoine industriel, en tant qu’artefact, phénomène, objet d’autonomisation ; dans des communautés, dans des sociétés ou dans n’importe quel environnement physique ou imaginaire. Le Congrès cherche à consolider l’investigation du patrimoine industriel au sens large, en tant qu’objet de savoir ou de pratique examiné depuis diverses régions ou disciplines, que ce soit l’histoire publique, les études de la mémoire, la muséologie, l’archéologie, les études touristiques, l’architecture et l’aménagement, les études urbaines, la géographie, la sociologie, les études culturelles, la science politique, l’anthropologie, l’ethnologie et la recherche création. Les thématiques vont de la Deuxième Révolution industrielle au futur de la classe ouvrière, des villes de compagnie au développement durable fondé sur le patrimoine, de la désindustrialisation aux enjeux de la préservation en milieu urbain.

Les propositions doivent être soumises en ligne à http://ticcih2021.com

Le congrès accueillera des sessions de quatre types:

  • Des sessions régulières, qui regroupent au moins trois communications de 20 minutes chacune, lesquelles prennent appui sur des recherches empiriques ou théoriques récentes et recourent à des approches ou à des méthodes scientifiques en vue de considérer un thème sous un angle spécifique. Ces sessions régulières peuvent intégrer la participation d’un modérateur. Les sessions régulières peuvent être ouvertes, avec des communications proposées indépendamment par des auteurs à la suite de l’appel à communications général ou ceux, particuliers, lancés par les organisateurs des sessions, ou fermées ou conçues en collaboration par les organisateurs de sessions et les auteurs. L’on s’attend à ce que les propositions pour des sessions fermées incluent une liste préliminaire de participants (au moins 3 et jusqu’à 9).
  • Les sessions Prototypes regroupent une séquence de présentations très courtes (180 secondes et 6 diapos) mettant en lumière un aspect précis d’un travail collectif ou une contribution spécifique en lien avec un domaine du savoir ou de pratique.
  • Des Tables rondes qui regroupent des chercheurs, des praticiens ou des décideurs autour d’un sujet précis, dont ces participants traitent tour à tour pendant une période maximale de 5 à 10 minutes, puis, subséquemment, par l’entremise d’interrogations et de réponses réciproques sous la direction d’un président ou d’un modérateur. Les propositions de tables rondes doivent impérativement inclure une esquisse de contenu, y compris une planification des participants envisagés (au moins 3 et pas plus de 6) et des questions qui seront abordées.

Puisque le congrès aspire à repousser les frontières des études patrimoniales, notamment grâce à la recherche-création, l’on y accueillera toute proposition non-traditionnelle dédiée à la production du savoir et à l’innovation par l’entremise de l’expression ou de l’expérimentation artistique ou multimédia. De telles sessions de recherche-création ou installations présentent, par des médias variés, des travaux critiques et inscrits dans un processus de recherche. Aucun nombre de participants n’est déterminé pour ces propositions, qui seront comme les autres soumises à une évaluation par les pairs.

Les propositions de sessions doivent être transmises avec une notice biographique d’un maximum de 300 mots du présentateur et un résumé d’un maximum de 600 mots qui présente le sujet et les grandes lignes de l’argumentation, leur relation avec l’un des thèmes du congrès. L’on s’attend à ce que toutes les propositions de sessions incluent un aperçu préliminaire de leur contenu : les sessions fermées, les tables rondes et les propositions de recherche-création, tout particulièrement, incluront une présentation préliminaire des participants.

Les propositions de communications ou de prototypes doivent être transmise avec une notice biographique d’un maximum de 300 mots du présentateur et un résumé d’un maximum de 600 mots qui présente le sujet et les grandes lignes de l’argumentation, leur relation avec l’un des thèmes du congrès (ou avec une session spécifique) et sa contribution à la compréhension, à l’interprétation ou à la gestion du patrimoine industriel. Les résumés des communications doivent aussi faire la démonstration de leur qualité scientifique par des références à un contexte théorique, une méthode ou un champ de connaissances ou de savoir-faire. L’on s’attend à ce que les propositions de prototype mettent aussi de l’avant leur contribution en ce sens et précise comment le format (prototype) choisi permettra une meilleure présentation du sujet traité.

Les propositions peuvent être soumises en français ou en anglais.

Tous les organisateurs et organisatrices de séances sont requis de soumettre eux-mêmes ou de faire soumettre par les participantes et les participants une proposition détaillée de communication ou d’intervention et une notice biographique. Ces éléments devront être déposés sur le site web du congrès (ticcih2021.com).

Les communications et les prototypes soumis indépendamment seront transmis aux organisateurs de sessions à la suite de leur évaluation par le comité scientifique.

Calendrier

  • Appel à sessions jusqu'au 31 janvier 2020

  • Appel à communications jusqu'au 31 août 2020
  • Ouvertre de l'inscription le 31 juillet 2020
  • Date limite du dépôt des textes complets pour les propositions retenues: 30 avril 2021

Comité organisateur local

  • Michelle Bélanger, stagiaire postdoctorale, Chaire de recherche du Canada en patrimoine urbain, Université du Québec à Montréal
  • René Binette, directeur, Écomusée du Fier-Monde, Montréal
  • Dinu Bumbaru, directeur des politiques, Héritage Montréal
  • Martin Drouin, professeur, Département d’études urbaines et touristiques, Université du Québec à Montréal
  • Marie-Blanche Fourcade, chef, Conservation et expositions, Musée de l’holocauste de Montréal
  • Alain Gelly, historien, Direction de l’archéologie et de l’histoire, Parcs Canada
  • Steven High, professeur, co-directeur du Centre d’histoire orale et de récits numérisés, Université Concordia
  • Myriam Joannette, postdoctorante, Études urbaines, Université du Québec à Montréal
  • Josée Laplace, coordinatrice, Chaire de recherche du Canada en patrimoine urbain, Université du Québec à Montréal
  • Lucie K. Morisset, professeure, titulaire de la Chaire de recherche du Canada en patrimoine urbain, Université du Québec à Montréal
  • Luc Noppen, professeur, directeur des partenariats, Chaire de recherche du Canada en patrimoine urbain, Université du Québec à Montréal

 

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