Histoire et société: revue européenne d'histoire sociale
Appel à contribution
Cette nouvelle revue scientifique, trimestrielle, dédiée à un public de chercheurs et d'étudiants mais aussi, au-delà, à un public citoyen soucieux de trouver dans l'histoire des éléments de compréhension du présent, sortira son premier numéro fin 2001-début 2002. Créée à l'initiative de jeunes chercheurs français et italiens, elle est, par son comité de rédaction et son comité scientifique, de plus en plus européenne. Elle vise à donner une nouvelle vigueur à l'histoire sociale par le développement d'une approche comparative européenne.
Chaque numéro est centré sur un dossier. Ci-après, le dossier du numéro 1. Les contributions ne doivent pas faire le tour de chaque question, mais s'inscrire à l'intérieur de celle-ci. Beaucoup sont proposées sous forme comparative entre différents pays. A défaut, nous concevrons plusieurs articles plus courts sur deux ou trois pays. Chaque proposition doit être envoyée au responsable du dossier et présentée en français ou en anglais, sinon dans une autre langue européenne comme suit: 1) Nom, prénom, date de naissance de l'auteur Recherches déjà effectuées ou publiées Recherches actuelles, université de rattachement, directeur de recherche avec coordonnées. Si un minimum de références sont nécessaires, c'est la qualité de la proposition et du synopsis plus que toute autre chose (diplômes universitaires, etc.) qui retiendra notre attention. Les jeunes chercheurs de maîtrise ou doctorant sont, comme les autres, les bienvenus ! 2) Synopsis de l'article (une page): pour ce dossier n°1, envoyer son synopsis pour le 20 mai au plus tard.
Attendre le feu vert de la rédaction pour se lancer dans l'article. L'article sera d'une longueur de 30000 singes (ou parfois 15000 signes), espaces compris. L'appareil de notes ne doit pas être trop abondant: ce n'est pas l'abondance mais la qualité des références qui compte. Un effort doit être fait dans la rédaction (quelle que soit la langue utilisée) pour être accessible à un public non-spécialiste. L'article devra être envoyé par mail (format RTF) au responsable indiqué avant le 20 septembre 2001, dernier délai: inutile d'envoyer un synopsis si ce délai ne peut être respecté. La rédaction se réserve le droit d'accepter l'article, de le refuser ou de proposer des modifications. Une fois l'article accepté, elle reste maîtresse du titre, du chapeau de présentation et des intertitres. Le plan du dossier pourra être remodelé en fonction des propositions d'articles.
Et maintenant, à vos plumes ! Merci de collaborer à ce travail collectif!
Présentation du Dossier 1
Responsable: Gérard Vindt
Toute correspondance: gvindt@aol.com
La modernisation de l'Europe occidentale dans les années 1920
La notion de modernisation ne se limite pas à la rationalisation du processus de production. Elle désigne toutes les actions visant à appliquer les progrès de l'invention et des connaissances à la société humaine, dans le contexte particulier de l'Europe d'après-guerre et d'influence grandissante des Etats-Unis d'Amérique. Cette modernisation peut être mise au service de quatre objectifs souvent liés: un objectif de progrès humain en général, un objectif de redressement national, un objectif de performance des entreprises en réponse à la concurrence ou au manque de main-d'oeuvre, un objectif de consensus social autour du partage équitable de l'abondance: cedernier but ne serait-il pas central, question déjà posée par Ch.Maier dans Murard/Zylberman (dir.), le soldat du travail (Recherches n°32/33, septembre 1978)? Il faudra aborder plusieurs pays, et en particulier ne pas oublier une incursion dans la péninsule Ibérique et en Scandinavie.
Cette modernisation a ses théoriciens: ils la définissent et lui fixent son but, l'inscrivent, en ce qui concerne l'économie, dans une vision qui va d'un saint-simonisme aux diverses adaptations du taylorisme-fordisme, s'inspirent du modèle américain ou du modèle militaire, voient dans le capitalisme libéral le maître d'œuvre ou, au contraire, soulignent le rôle déterminant de l'Etat, ou encore le rôle des individus ou des associations de citoyens. En négatif, ils dénoncent les freins à la modernisation: Les petites entreprises? Les syndicats ouvriers? Le monde rural? Les dirigeants politiques? Le patronat de secteurs peu dynamiques qui évitent de se moderniser en profitant du marché captif des colonies (cas français)? Les managers qui s'abritent derrière des cartels? (1ère contribution, vision européenne).
- La question de la modernisation technique liée ou non à des problèmes de main-d'œuvre peut être abordée pour le monde rural. Lien entre essor de la production, modernisation, exode rural (comparaison de régions d'au moins trois pays) (2è article).
- Dans une perspective libérale, l'entreprise est au centre et se modernise dans ses techniques, dans l'organisation du travail, la gestion du personnel (méthode scientifique de recrutement, de direction du personnel): rôle montant du manager, de l'ingénieur, d'un encadrement divers. Autour de cette entreprise gravitent des cabinets de spécialistes, des consultants (3ème contribution: comparaison entre deux ou plusieurs pays ou, à défaut, sur la France d'une part, un autre pays d'autre part).
- L'Etat est concerné sous deux aspects: modernisation de l'Etat, modernisation par l'Etat. L'observation des liens entre les deux serait intéressante. Une comparaison entre trois pays fort différents: R-U, France, Italie fasciste, me semblerait tout à fait pertinente. Cela pourrait peut-être se faire autour des problèmes liés à la démographie, en évoquant le rôle des divers experts dans ou autour des cabinets ministériels et institutions d'Etat en matière de politique démographique, d'immigration, de politique familiale. (4è contribution).
- Dans le rôle de l'Etat mais aussi du privé, la formation: se réorganise-t-elle, devient-elle plus technique, sous quelles influences (plusieurs pays)? Je verrais volontiers un article sur les tentatives de modernisation de l'école primaire et un autre sur l'orientation professionnelle (5è et 5è bis). Comparaison entre trois pays. (5è contribution).
- A la charnière du rôle de l'Etat et des entreprises: l'application de la loi des 8h dans plusieurs pays, ses liens avec la rationalisation dont l'Etat se préoccupe aussi. Position des syndicats de salariés. (6è contribution).
- En dehors des champs précédents, un sujet crucial au moment où la population urbaine dépasse ou rattrape la population rurale: l'urbanisme modernisateur à la rescousse de la question sociale (7è contribution, vision européenne).
- Article contrepoint, sur un des sujets précités (peut-être le premier, plus général), en Amérique Latine (8è contribution).
Posted: 23 May 2001