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Ce colloque propose d’analyser et de comparer l'organisation, les conditions et les performances du travail dans les configurations impériales, dans les métropoles ou les colonies, entre le XVIIIe et le XXe siècle, période marquée par d'importants moments critiques et des transitions politiques majeures, comme l'expansionnisme colonial mondial, les révolutions techniques et technologiques, l'importance croissante des organisations internationales et transnationales, la décolonisation, les rivalités de la guerre froide et l'effondrement du bloc soviétique. Les contributions mettront en lumière les transformations du travail, ses conditions, sa mesure, la manière dont il est compté, pris en compte, classé et encadré, dans différentes configurations impériales et coloniales. Elles correspondront chacune à une période et une aire géographique différente de la période post-esclavagiste. La comparaison de ces situations vise à acquérir à une connaissance plus fine de la main d’œuvre en situation coloniale, ressource essentielle du développement des empires (coloniaux). Elle conduira à une clarification des enjeux de l'organisation et de la mobilisation du travail, et à une meilleure compréhension des tensions qui les traversent, des luttes et des consensus qu'elles génèrent dans des circonstances historiques et géographiques différentes.
Les communications permettront de préciser dans quelle mesure les résultats du travail (productivité - rentabilité) sont liés aux formes et au degré de contraintes imposées aux travailleurs. Ils permettront également de discuter des effets des efforts de standardisation des discours et des évaluations normatives du travail depuis la formation des institutions internationales au lendemain de la Première Guerre mondiale. Ils permettront aussi de préciser comment les différentes organisations politiques ou économiques des empires et des États ont façonné, ou du moins influencé, l'(in)efficacité du travail. Ce critère d'" efficacité " sera discuté dans chacune des configurations évoquées. Ainsi, certaines communications mettront en lumière l'impact des transitions techniques et politiques sur la mobilisation de la main-d'œuvre. D'autres questionneront la centralité de la productivité et de l'organisation du travail dans le colonialisme tardif et la décolonisation. On s'interrogera également sur les caractéristiques du travail, sa composition ou ses modalités, qu’elles soient contraintes et forcées ou « libres », interrogeant le sens et la graduation de cette « liberté ».
Le colloque entend croiser les approches de chercheurs confirmés ou débutants qui placent le travail, en tant que ressource, et les travailleurs, en tant que catégorie, ainsi que les dimensions comparative et impériale au cœur de leurs préoccupations.
Les propositions (une page de présentation, archives mobilisées, principales questions de recherche) avec un titre et une demi-page de biographie (fonction, institution et dernières publications) sont à envoyer à beatrice.touchelay@univ-lille.fr et mbjeronimo@gmail.com avant le 30 janvier. Nous répondrons vite, avant la fin du mois de février, afin d'organiser le colloque.
Imperial measurements of labour
Convenors. Beatrice Touchelay, Emmanuelle Sibeud and Miguel Bandeira Jeronimo
Expected communications will shed light on the transformations of work, its conditions, its measurement, the way it is counted, taken into account, classified and framed, in different imperial and colonial configurations. They will each correspond to a different period and geographical area of the post-slavery period. The comparison of these situations enables a better and finer knowledge of an essential resource in the development of (colonial) empires, labour. It will lead to a clarification of the stakes involved in the organisation and mobilisation of work, and to a better understanding of the tensions that run through them, the struggles and the consensus that they generate in different historical and geographical circumstances. In doing so, the congress intends both to analyse and compare the organisation, conditions and performance of labour in imperial configurations, in metropoles or colonies, in a period, between the 18th and 20th centuries, shaped by significant critical junctures and major political transitions, such as global colonial expansionism, technical and technological revolutions, the growing importance of international and transnational organizations, decolonisation, the Cold War rivalries, and the collapse of the Soviet bloc, among others.
The comparisons made in these communications will enable the clarification of the extent to which labour outcomes (productivity - profitability) were meaningfully connected - or not - with the forms and degree of constraints imposed on workers, if they depended on the latter. They will also provide an opportunity to discuss the effects of efforts to standardise the discourses and normative assessments about labour since the formation of international institutions in the aftermath of the First World War. Finally, they will clarify how the different political or economic organizations of empires and states shaped, or at least influenced, the (in)efficiency of labour. This criterion of ‘efficiency’ will be discussed in each of the configurations discussed. Accordingly, some of the communications will shed light on the impact of technical and political transitions on mobilising manpower. Others will question the centrality of productivity in late colonialism and decolonization and the organization of labour. The last group will examine the characteristics of labour, its composition or its coerced and forced modalities.
This congress aims to cross-reference the approaches of both experienced and novice researchers who put labour, as a resource, and workers, as a category, as well as the comparative and imperial dimensions at the heart of their concerns.
Proposals (a page of presentation, mobilized archives, principal research questions) with a tittle and half a page of biography (function, institution and the last publications) have to be send to beatrice.touchelay@univ-lille.fr and mbjeronimo@gmail.com before the 30th of January. The answers will be quick (before the end of February), in order to organize the congress.
The congress will be organized at the campus of Condorcet just before the WEHC in 21-22 of July 2022.