Paris, 4-5 June 2025
Ces deux journées d’étude se proposent d’ouvrir de nouvelles perspectives en histoire du socialisme, en l’interrogeant au prisme du genre. Si l’histoire des femmes et du genre a largement contribué à renouveler l’étude du politique au sens large depuis plusieurs décennies et celle du militantisme en particulier, une telle dynamique n’est que récemment perceptible dans l’historiographie des socialismes, et de nombreux angles morts persistent. Depuis le travail pionnier de Charles Sowerwine en 1978 sur les liens complexes entre féminisme et socialisme sous la IIIe République, aucune synthèse n’a remis sur le métier cette thématique, en dépit de la vitalité des études de genre d’un côté, et des renouvellements qu’a connu l’histoire des socialismes de l’autre .
Argumentaire
Introduction
Ces deux journées d’études se proposent d’ouvrir de nouvelles perspectives en histoire du socialisme, en l’interrogeant au prisme du genre. Si l’histoire des femmes et du genre a largement contribué à renouveler l’étude du politique au sens large depuis plusieurs décennies et celle du militantisme en particulier[1], une telle dynamique n’est que récemment perceptible dans l’historiographie des socialismes[2], et de nombreux angles morts persistent[3].
Depuis le travail pionnier de Charles Sowerwine en 1978 sur les liens complexes entre féminisme et socialisme sous la IIIe République[4], aucune synthèse n’a remis sur le métier cette thématique, en dépit de la vitalité des études de genre d’un côté, et des renouvellements qu’a connu l’histoire des socialismes de l’autre[5].
La période qui s’étend du milieu du XIXe siècle au milieu du XXe siècle constitue un terrain d’étude particulièrement riche : l’intense politisation des années 1848 ouvre la voie à de nouvelles expériences socialistes tandis que l’impossible accès pour les femmes au droit de suffrage accélère la prise de conscience féministe. L’idée d’un « rendez-vous manqué[6] » entre féminisme et socialisme ne doit pas faire obstacle à l’analyse des expériences situées de militantisme socialiste au féminin qui peuvent s’insérer dans des configurations conjugales et/ou familiales plus larges tout comme elles peuvent (ou non) transgresser les normes de genre qui structurent alors les sociabilités politiques. À l’autre bout du spectre chronologique, l’adoption tardive du suffrage féminin en 1944 – malgré des réticences persistantes à gauche – ouvre une nouvelle séquence historique.
Si l’espace français (métropolitain et colonial) constituera le cœur de l’analyse, les communications comprenant une dimension comparative avec d’autres espaces nationaux seront encouragées. Une entrée par les acteurs et actrices sera particulièrement privilégiée. Les trajectoires « en socialisme » transcendant bien souvent les frontières idéologiques et partisanes, l’étude des thématiques proposées ci-dessous portera sur les socialismes pris dans leur diversité avec des incursions bienvenues dans des familles politiques proches (communisme, anarchisme, syndicalisme, etc.).
Axe 1 – Couples et familles : conjuguer le socialisme au pluriel
Au sein du projet de transformation radicale de la société qu’il porte, le socialisme n’ignore pas la dimension intime de la vie des individus[7]. Les analyses produites sur le capitalisme intègrent l’idée que les structures et les dynamiques conjugales comme familiales sont le produit des rapports de production. Dès lors, le socialisme a aussi vocation à transformer les rapports entre celles et ceux qui composent les familles : époux, parents et enfants, adelphies, familles élargies, etc.
Quels discours les formations et les grandes figures socialistes ont-elles produit sur la famille ? Comment ces discours s’articulent-ils précisément avec les idées politiques qu’ils défendent ? Et parce que les socialistes ne sont pas seuls à gauche, où leurs conceptions se situent-elles par rapport aux autres forces, quant à elles mieux étudiées par l’historiographie – anarchistes principalement au XIXe siècle, communistes surtout au siècle suivant ?
Espaces sociaux, les partis socialistes ne font pas l’économie d’une prise en compte de la famille au sein de leur organisation. Si les Faucons rouges à destination des enfants de militants sont connus, les autres manières d’appréhender l’échelle familiale, surtout dans les moments de loisirs, restent encore à explorer. Les moments de la vie familiale des militants sont par ailleurs mis sous l’œil des partis. Pour les socialistes, mariages, naissances ou deuils n’appartiennent pas exclusivement à la sphère privée. On en trouve mention dans la presse socialiste, dans les comptes rendus de réunions, dans la correspondance politique aussi. Sont-ils appréhendés de manière particulière par la collectivité politique ? Qu’enseigne leur étude sur les liens entre le politique et l’intime dans le monde socialiste, notamment en comparaison avec les autres tendances du mouvement ouvrier ?
Dans ce qu’elle a de plus concret, la famille est également une ressource dans la propagande militante. Les récits de vie des grandes figures socialistes accordent par exemple souvent une place importante aux années de formation dans lesquelles les ascendants ou les frères et sœurs – quelles que soient d’ailleurs leurs opinions – jouent un rôle déterminant. Dans une perspective large, comment la famille est-elle racontée et mise en scène dans le monde socialiste ? Au-delà de ses vertus édificatrices, qu’il s’agirait de cerner précisément, quelle fonction peut-elle également occuper ?
À l’échelle des individus, le couple, la famille et le militantisme sont intimement liés. L’endogamie est une première réalité à interroger : si les couples et les familles de militants sont nombreux, sont-ils des couples et des familles militants ? Autrement dit, peut-on observer une économie spécifique du militantisme qui s’appuierait sur la conjugaison des ressources que représenteraient, les uns pour les autres, ceux que les liens familiaux relient ? Peut-on identifier des formes de répartition des rôles, de complémentarité, et si oui suivant quelles modalités (genre, âge, place dans la famille, expérience, etc.) ?
Dans un autre ordre d’idée, les moments qui rythment la vie des couples et des familles ne sont certainement pas sans conséquence sur le militantisme : investissement, temps dédié, etc. En prenant comme point d’entrée des événements particuliers, comme les mariages, les naissances ou les deuils, il s’agirait de comprendre la manière dont l’histoire proprement conjugale et familiale s’entremêle avec l’engagement politique et peut, ou non, le faire évoluer. Inversement, il s’agirait aussi d’interroger les questions du célibat et de l’amitié : ces thématiques sont particulièrement dynamiques dans l’historiographie, et elles gagneraient à être éclairées par une approche centrée sur l’engagement politique[8].
Enfin, il s’agirait d’entrer dans l’intimité des couples et des familles pour saisir la manière dont le politique s’y niche. Si Jules Guesde estime que « l’ordre nouveau que [les socialistes poursuivent] » a vocation à « en finir avec les servitudes de l’alcôve et du foyer, tout aussi dures et plus humiliantes que les servitudes de l’usine et de l’atelier[9] », reste à voir si le politique s’arrête à la porte du domicile, ou s’il peut être une ligne directrice des manières de vivre – et si oui, il s’agira d’appréhender la manière dont cela se manifeste. Cette approche invite à interroger l’interaction entre le politique et ce qui fonde l’intimité, comme les sentiments (amour, tendresse, complicité), mais aussi ce qui la conditionne, comme le temps disponible que l’engagement politique réduit parfois drastiquement. Le militantisme peut avoir d’importantes conséquences sur les relations à l’autre, qu’il s’agirait d’approcher précisément. Il faudrait aussi s’interroger sur les rapports de genre au sein des couples et des familles socialistes, afin d’en saisir les éventuelles spécificités[10]. Plus généralement, les couples et les familles ancrés dans l’engagement politique sont-ils marqués par une différence qui dépasserait les cas individuels et qui s’inscrirait dans leur fonctionnement interne, dans leur manière de se construire, de se dire, de se vivre ? Une économie politique du conjugal et du familial peut-elle être mise au jour ?
Axe 2 – Le genre de l’engagement socialiste
Le deuxième axe de ces journées d’études visera à interroger le genre du militantisme et, en particulier, les modalités de l’engagement socialiste au féminin. Si les courants socialistes ne sont pas indifférents à la question des droits des femmes (avec toutefois des nuances importantes, de Proudhon à Bebel), les principales organisations socialistes furent et restèrent longtemps dominées par les hommes. Pour l’historien Charles Sowerwine, après une phase d’hybridation fertile entre socialisme et féminisme dans la France de la Belle Époque, la suite de cette histoire, sous la IIIe République, fut celle d’un « rendez-vous manqué[11] », la SFIO ne cessant de reléguer la thématique de l’émancipation des femmes aux lendemains de la révolution socialiste, renonçant même à un réel combat pour faire advenir la revendication historique en faveur du suffrage féminin au moment du Front populaire. Dans la lignée de cette étude pionnière, les travaux d’historiens et d’historiennes inscrits dans la seconde vague du féminisme se sont surtout penchés sur les textes et les idées, mais aussi sur quelques grandes figures avant-gardistes[12].
L’historiographie du socialisme mériterait donc d’être renouvelée grâce à des études plus systématiques de l’engagement au féminin, qui passerait par une analyse concrète des pratiques, au-delà des seuls débats théoriques sur les liens entre socialisme et féminisme. Au « retard historique » du socialisme (notamment français) vis-à-vis des revendications en faveur de l’émancipation des femmes, par rapport au courant communiste, s’est ajouté un relatif retard de l’historiographie dans ce domaine. Les travaux de plus en plus nombreux sur le genre de l’engagement communiste, en France métropolitaine et dans son empire colonial depuis les années 1920[13], et plus généralement en Europe de l’Est au temps de la Guerre Froide[14], invitent les chercheurs et chercheuses à porter leur regard sur les courants du socialisme non communiste, dans une démarche comparative qui offre des perspectives heuristiques stimulantes.
Il s’agira donc, dans ce deuxième axe, d’interroger les pratiques militantes, avec une attention particulière portée à la division genrée du travail militant ainsi qu’aux espaces du militantisme (le lieu de travail, les structures politiques, syndicales ou associatives, mais aussi le foyer). Il conviendra également de saisir les modalités de l’expression (ou de la difficile expression) d’une parole militante féminine, dans des cadres façonnés par des codes et des pratiques masculines. En retour, on pourra se demander comment ces militantes intègrent, contournent ou transgressent ces normes, faisant émerger des pratiques militantes originales. Il s’agira également de mettre en avant des trajectoires individuelles ou collectives afin de saisir des expériences situées d’engagement en socialisme, qui transcendent généralement les frontières partisanes.
Les communications pourront enfin porter sur les différentes échelles de l’engagement militant, entre local, national et transnational. Les nombreux renouvellements de l’historiographie portant sur l’internationalisme socialiste invitent à réfléchir à la manière dont des militantes ont investi les structures internationales[15] ou en ont créé de nouvelles afin de porter leurs revendications au-delà des frontières nationales. Si les personnalités telles que Rosa Luxembourg ou Clara Zetkin, grandes figures féminines des congrès internationaux, sont bien connues, il s’agirait également de saisir l’émergence de figures intermédiaires, qui s’organisent en groupe ou en section afin d’œuvrer à l’intégration des revendications spécifiques des femmes travailleuses au combat politique des internationales ou qui structurent des pratiques de solidarité transnationales féminines[16]. Une étude comparée de la manière dont le mot d’ordre d’organisation d’une « journée internationale des femmes », initialement lancé par Clara Zetkin, est intégré ou non dans les cultures politiques socialistes nationales et locales pourrait notamment donner lieu à des résultats stimulants.
Axe 3 – Normes et déviances en socialisme
Le troisième axe de ces journées d’études vise à étudier les rapports entre socialismes, normes et déviances. Il s’agit de s’interroger sur la manière dont les idéologies relevant du socialisme se positionnent face aux normes sociales dans une logique de combat contre les diverses formes de domination existant dans une société. Il conviendra également d’étudier le concret des trajectoires militantes dans leurs rapports à ces normes, parfois intégrées, légitimées et acceptées, parfois profondément contestées.
Dans le sillage de leur remise en question fondamentale de la légitimité des hiérarchies sociales, les socialismes ont-ils également mis en cause d’autres structures apparaissant comme des normes ? Qu’en est-il, par exemple, de leur rapport à des conventions sociales produit d’une société patriarcale, comme celles autour de la conjugalité ? Le modèle du mariage bourgeois semble avoir régulièrement été remis en question par diverses figures socialistes comme Charles Fourier[17], Georges Renard[18], Marcel Sembat, Eugène Fournière[19], Léon Blum[20] ou plusieurs penseurs anarchistes[21].
Comment les socialistes se positionnent-il face aux diverses formes de transgression du mariage hétérosexuel comme le divorce, l’union libre, la mésalliance, l’adultère ou l’homosexualité ? Est-ce une question qu’ils abordent ? Et au-delà de leur production théorique, comment s’approprient-ils ou rejettent-ils ces normes dans leur quotidien, à la fois politique et familial[22] ? Dans l’intimité familiale, se conforment-ils à une répartition des tâches « normée » ou adoptent-ils des modèles originaux[23] ? Dans le champ politique, dérogent-ils à « l’imaginaire genré du leadership[24] » qui fait de l’homme hétérosexuel marié, et de préférence père de famille, le modèle intangible de candidat à un poste politique ? Il faut ici attirer l’attention sur le silence complet de l’historiographie quant à la question de l’homosexualité masculine en politique pour la période qui nous intéresse.
Outre cette lacune, qui s’explique peut-être par le mutisme des sources, certains aspects de l’historiographie semblent appelés à évoluer dans une société dont le rapport à la norme est, par définition, mouvant. Ainsi, le travail de référence sur Sébastien Faure, datant de 1989, minimise les suspicions de pédocriminalité qui pesaient, de son vivant, sur le penseur anarchiste, tandis qu’un article récent, influencé sans doute par le contexte actuel, met au jour cette « déviance » jusqu’alors largement invisibilisée[25]. Il faut en effet rappeler que la déviance, qui dépend du regard social posé sur elle, est le fruit d’une définition variable selon les sociétés et les périodes étudiées.
Ainsi, à rebours d’une sensibilité désormais accrue aux crimes sexuels envers les enfants, le regard social sur les couples homosexuels a aujourd’hui évolué vers une meilleure acceptation de ce qui fut longtemps considéré comme une déviance, sans que l’historiographie ne se soit toujours transformée au même rythme. Ainsi, le Dictionnaire biographique du mouvement ouvrier présente Henriette Izambard et Marguerite Othon comme des « amies » d’Hélène Brion, alors qu’elles furent ses compagnes successives, comme si le tabou associé à l’homosexualité avait influencé les rédacteurs de ces notices, à moins que cela ne soit plus simplement lié à la difficulté à cerner ces relations, largement tues dans les sources[26].
Mais si certains comportements considérés comme déviants à leur époque furent dissimulés par les militants et militantes, d’autres formes de transgression des normes se sont toujours affichées dans une logique de propagande par l’exemple. C’est notamment le cas de Madeleine Pelletier et d’Hélène Brion lorsqu’elles remettent en question les normes vestimentaires en adoptant le costume masculin, ce qui leur attire de nombreuses inimitiés, y compris dans les rangs socialistes. On connaît la déception de Madeleine Pelletier face au conservatisme de ses camarades de la SFIO sur la question des rapports de sexes. La militante persévère pourtant dans sa remise en question des normes, en revendiquant par exemple avec sa camarade Arria Ly un refus de la sexualité et un attachement à une virginité garante de leur intégrité. Ces combats rejoignent ceux des néomalthusiens, qui font du refus de la procréation un acte politique, en questionnant, là aussi, une norme très prégnante entre le milieu du XIXe et du XXe siècle. Nelly Roussel, malgré son combat néomalthusien, pose pourtant avec sa fille dans les bras pour mettre en scène sa maternité, dans une sculpture réalisée par son mari : le message de contrôle des naissances est si révolutionnaire à son époque qu’il faut présenter la propagandiste comme une mère modèle pour adoucir son propos[27]. La réalité de sa vie quotidienne – celle d’une femme horrifiée par des grossesses indésirées et qui confie l’éducation de ses enfants à d’autres – est tue pour sauvegarder son image publique.
S’interroger sur les déviances à la norme invite enfin à étudier les réactions que ces transgressions provoquent et les sanctions qui s’ensuivent, chez des adversaires politiques comme dans les rangs socialistes. Cet axe invite donc à questionner diverses normes – autour du couple monogame, endogame et non-mixte d’un point de vue ethnique, autour du modèle familial, de la répartition des tâches entre hommes et femmes, des choix de vie, de l’image donnée de soi-même dans l’espace public – en étudiant des militant(e)s et théoricien(e)s du socialisme à la fois dans leurs textes et dans leurs pratiques concrètes et en analysant le degré d’acceptation sociale de ces transgressions.
Organisation
Cette double journée d’études est organisée par le Centre d’histoire sociale des monde scontemporains (Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne), en partenariat avec la Fondation Jean-Jaurès et le réseau EUROSOC - GRHis (Université de Rouen Normandie).
Elle aura lieu à l’Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne (Campus Condorcet, Aubervilliers) lesmercredi 4 et jeudi 5 juin 2025.
Modalités de contribution
Les propositions de communications (3000 signes) ainsiqu’une biographie succincte devront être envoyées
avant le vendredi 17 janvier 2025
à l’unedes adresses suivantes : Adeline.Blaszkiewicz-Maison@univ-paris1.fr, melanie.fabre@u-picardie.fr, quentingasteuil@gmail.com
En fonction des ressources et des nécessités, certains frais (notamment de transport etd’hébergement) pourront être pris en charge par l’organisation des journées d’études. Nous invitons néanmoins les participants à solliciter en priorité leurs institutions de rattachement.
Comité de sélection
- Adeline Blaszkiewicz-Maison (CHS, Paris 1 Panthéon Sorbonne)
- Mélanie Fabre (CAREF, Université Picardie Jules Verne)
- Quentin Gasteuil (ISP, ENS Paris-Saclay)
Notes
[1] Olivier Filieule et Patricia Roux (dir.), Le sexe du militantisme, Paris, Presses de Sciences Po, 2009.
[2] Voir notamment Thomas Bouchet, Les fruits défendus. Socialisme et sensualité du XIXe siècle à nos jours, Paris, Stock, 2014. Les renouvellements sont passés par la mise au jour de trajectoires biographiques de militantes socialistes. Voir notamment Françoise Thébaud, Marguerite Thibert. Une traversée du siècle. Femme engagée et fonctionnaire internationale, Paris, Belin, 2017.
[3] Françoise Thébaud, Socialisme, femmes et féminismes, Paris, Fondation Jean Jaurès, 2010.
[4] Charles Sowerwine, Les femmes et le socialisme, Paris, Presses de la Fondation nationale des sciences politiques, 1978.
[5] Par exemple, Razmig Keucheyan, Jean-Numa Ducange et Stéphanie Roza (dir.), Histoire globale des socialismes, XIXe-XXIe siècle, Paris, Presses universitaires de France, 2021.
[6] Charles Sowerwine, Les femmes et le socialisme, op. cit.
[7] Thomas Bouchet, Les fruits défendus, op. cit.
[8] Claire-Lise Gaillard, Juliette Eyméoud (dir.), Histoires de célibat du Moyen-Âge au XXe siècle, Paris, PUF, 2023 ; Philippe Bourdin, Côme Simien (dir.), L’amitié en révolution, 1789-1799, Rennes, PUR, 2024.
[9] Cité in Adéodat Compère-Morel, Grand Dictionnaire Socialiste du Mouvement Politique et Économique National et International, Paris, Publications sociales, 1924, p. 284.
[10] Mélanie Fabre (coord.), dossier « Couples en socialisme, XIXe-XXe siècles », Cahiers Jaurès, n°247-248, 2023.
[11] Charles Sowerwine, Les femmes et le socialisme, op. cit.
[12] Christine Bard (dir.), Logiques et infortunes d’un combat pour l’égalité. Madeleine Pelletier (1874-1939), Paris, Indigo, 2014. Madeleine Pelletier, Mémoires d’une féministe intégrale, édition critique par Christine Bard, Paris, Gallimard coll. « Folio », 2024.
[13] Elise Abassade, « Des militantes du désordre. Femmes et communistes à Tunis, 1921-1922 », Le Mouvement social, 2020/3, n° 272, p. 145-158 ; Anne Jollet, Fanny Le Bonhomme et Laurence Montel (coord.), dossier « L’Engagement communiste au féminin (de la fin de la Seconde Guerre mondiale aux années 1970) », Revue d’histoire moderne et contemporaine, 2024/1, n° 71.
[14] Sandrine Kott et Françoise Thébaud (coord.), dossier « Le socialisme réel à l’épreuve du genre », Clio, Femmes, genre, histoire, 2015, n° 41.
[15] Lola Romieux, « S’organiser entre femmes dans l’Association internationale des travailleurs : l’expérience pionnière de la section féminine de Genève (1864-1876) », Genre & Histoire, n° 23, Automne 2023 [En ligne], https://journals.openedition.org/genrehistoire/8381.
[16] Nicolas Delalande, La lutte et l’entraide. L’âge des solidarités ouvrières, Paris, Seuil, 2019.
[17] Charles Fourier, Le Nouveau monde amoureux, 1816.
[18] Georges Renard, « Lettre aux femmes », Revue socialiste, n° 119, novembre 1894, p. 513-524.
[19] Sur Sembat et Fournière, voir Thomas Bouchet, Les fruits défendus, op. cit., p. 137 et 123.
[20] Voir Antoine Tarrago, Léon Blum et l’émancipation des femmes, Paris, Tallandier, 2019.
[21] Voir Anne Steiner, Les En-dehors : anarchistes individualistes et illégalistes à la ‘‘Belle Époque’’, Paris, L’Échappée, 2008.
[22] À ce sujet, mais sur une période postérieure, voir Noëlline Castagnez et Anne-Laure Ollivier, « Tourmente politique, tourment amoureux. Lettres de François Mitterrand à Anne Pingeot, 21 mai 1964 », Parlement[s], Revue d’histoire politique, n° 14, 2019/2, p. 161-175.
[23] On peut penser à l’originale répartition des tâches dans le couple formé par Madeleine Vernet et Louis Tribier (Mélanie Fabre, « ''Son œuvre autant que la mienne'' : Madeleine Vernet et Louis Tribier, compagnons de lutte et de vie », Cahiers Jaurès, 2023/1-2, p. 113-146.)
[24] Jamil Dakhlia, « Emmanuel, Brigitte et les ors de la République », Parlement[s], Revue d’histoire politique, n°14, 2019/2, p. 187-194.
[25] Roland Lewin, Sébastien Faure et « La Ruche » ou l’Éducation libertaire, la Bottellerie, Ivan Davy, 1989 et Guillaume Davranche, « 1917-1921 : Et la pédocriminalité fit chuter Sébastien Faure », site : Union communiste libertaire, 2023 : https://www.unioncommunistelibertaire.org/1917-1921-Et-la-pedocriminalite-fit-chuter-Sebastien-Faure
[26] Voir Marie-Geneviève Dezès, « L’intime dans l’archive à l’Institut français d’histoire sociale », in Françoise Blum (dir.), Le genre de l’archive, constitution et transmission des mémoires militantes, Paris, Codhos, 2017, p. 111-124.
[27] « Nelly Roussel et sa fille Mireille », sculpture de Henri Godet, 1904 (une reproduction est visible à la Bibliothèque Marguerite Durand). Voir Elinor A. Accampo, Blessed Motherhood, Bitter Fruit. Nelly Roussel and the Politics of Female Pain in Third Republic France, Baltimore, The Johns Hopkins University Press, 2006.