CfP: Musique et exil (French, Portuguese, Spanish and English)

Call for Papers, deadline 15 January 2026

Lisbon/Portugal

Ce colloque pluridisciplinaire propose d’éclairer la place de la musique dans les différentes expériences de l’exil et d’étudier l’impact de l’exil sur la création et la production musicales – que ce soit dans des contextes de répression politique ou de conflits armés. Quelles formes d’interactions / négociations esthétiques, politiques et biographiques complexes marquent les récits de l’exil ? Partant du cas de l’exil des Portugais en France durant la dictature de l’Estado novo (1933-1974), il s’ouvrira à différentes aires chronologiques et géographiques, avec pour principal objectif de contribuer à cartographier les recherches actuelles sur le sujet.

Présentation

Le projet EXIMUS – « ’É preciso avisar toda a gente’ : Música e exílio em França durante o regime do Estado Novo (1933-1974) » (1933-1974), financé par la FCT (DOI 2022.05129. PTDC) – lance un appel à communications pour le colloque international « Musique et exil », qui aura lieu à la Faculté des sciences sociales et humaines de l’Universidade Nova de Lisbonne (Colégio Almada Negreiros), du 21 au 23 mai 2026.

Argumentaire

L’impact de l’expérience de l’exil, des déplacements forcés d’individus et de populations sur la création et la production musicales – que ce soit dans des contextes de répression politique ou de conflits armés – fait l’objet d’une attention croissante au sein de la musicologie, de l’ethnomusicologie et de l’histoire culturelle. Il existe une abondante littérature sur la figure « nostalgique et sentimentale » de l’exilé (Said, 1993), ainsi que sur la « condition de duplicité » inhérente à l’expérience de l’exil et ses conséquences sur la création musicale (Goerh, 1999). De nombreux travaux se sont notamment penchés sur l’ « émigration musicale » depuis l’Europe centrale vers les Etats-Unis durant la Seconde Guerre mondiale (Barilier, 2018). L’étude des récits de l’exil musical ont ainsi conduit à identifier des processus de « transplantation » ou d’« acculturation » – à travers les expériences contrastées d’Arnold Schoenberg et de Kurt Weill aux Etats‑Unis, le premier étant marqué par l’isolement artistique, le second incarnant l’exemple d’une adaptation réussie –, mais aussi des formes de négociations esthétiques, politiques et biographiques complexes dans les « récits du retour » (Moreda, 2016).

Organisé au moment du centenaire du coup d’État du 28 mai 1926, qui a marqué le début de la Dictature militaire au Portugal et du plus long régime autoritaire en Europe, ce congrès international a pour objectif principal de contribuer à cartographier les recherches actuelles sur le sujet, portant sur différentes aires chronologiques et géographiques. Son approche pluridisciplinaire permettra de mettre en évidence la diversité des expériences des musiciens exilés, émigrés ou réfugiés, à l’échelle internationale.

Le comité scientifique encourage la soumission de propositions autour d’un large éventail de thèmes de recherche :

  • Spécificités de l’activité musicale en contexte d’exil ;
  • Musique, résistance et activité politique dans l’exil ;
  • Musique, liberté d’expression et répression politique en contexte d’exil ;
  • Internationalisme, anticolonialisme, antiracisme et mouvements de libération ;
  • Mouvements féministes et représentativité de genres dans la production musicale en contexte d’exil ;
  • Relations des musiciens exilés avec les réseaux associatifs, institutionnels et politiques des pays d’accueil ;
  • Interactions stylistiques et linguistiques dans la création musicale en exil : entre les musiciens exilés originaires de différents pays, et avec les musiciens du pays d’accueil ;
  • Liens entre la musique produite en contexte d’exil et les autres arts (théâtre, cinéma, danse, entre autres) ;
  • Liens des musiciens exilés avec les différentes industries de l’activité musicale (industrie phonographique, spectacle, etc.) ;
  • Amateurisme et professionnalisme – statut des musiciens en exil ;
  • Retour dans leur pays d’origine des musiciens exilés ;
  • Place de la musique dans les différents récits de l’exil, incluant la notion d’« exil intérieur » ;
  • Place de la musique dans la préservation de la mémoire de l’exil (associations, commémorations, initiatives pédagogiques) ;
  • Défis posés par la patrimonialisation de la mémoire de l’exil (archives, centres de documentation, musées, festivals).

Modalités de soumission

Langues de travail du colloque : portugais, anglais, français et espagnol.

Les propositions de communication doivent être envoyées au format Word, à l’adresse eximusconference@gmail.com,

avant le 15 janvier 2026,

Elles devront comporter les éléments suivants :

  • Le titre de la communication
  • Un résumé de 3 000 caractères maximum (espaces compris)
  • Une courte biographie de 1 500 caractères maximum (espaces compris).

Les propositions acceptées seront communiquées par e-mail avant le 6 février 2026.

Pour plus d’informations, veuillez contacter : eximusconference@gmail.com

Informations utiles

Le colloque accueillera comme keynotes :

  • Anthony Seeger, anthropologue et ethnomusicologue, professeur émérite au département d’ethnomusicologie de l’université de Californie à Los Angeles (États-Unis). Entre 1988 et 2000, il a été directeur de la Smithsonian Folkways Recordings au Smithsonian Institute. Il est l’auteur de Why Suyá Sing: A Musical Anthropology of an Amazonian People (Cambridge University Press, 1987) et il a codirigé Archives for the Future: Global Perspectives on Audiovisual Archives in the 21st Century (Seagull Books, 2004). Ses nombreuses publications traitent de la musique et de la vie sociale des Indiens Kisedje du Brésil, de la musique folk américaine, des questions relatives aux droits humains et à la terre des populations autochtones, de l’archivistique, de la propriété intellectuelle, du patrimoine culturel immatériel, ainsi que de questions théoriques et méthodologiques en ethnomusicologie.
  • Florian Scheding, musicologue et historien de la culture, actuellement directeur de l’Education à la School of Arts de l’université de Bristol. Son champ de recherche principal porte sur les relations entre musique et migration, avec un accent particulier sur le déplacement et l’exil des musiciens européens au cours du XXe siècle. Il a publié plusieurs articles sur la musique et la migration sous ses multiples formes, couvrant les répertoires fonctionnels, populaires et savants. Il a codirigé, avec Erik Levi, l’ouvrage Music and Displacement: Diasporas, Mobilities and Dislocations in Europe and Beyond (Scarecrow Press, 2010) et il est l’auteur de Musical Journeys: Performing Migration in 20th-century Music (Boydell & Brewer, 2019).

Comité scientifique

  • Cristina Clímaco (Université Paris 8/Vincennes Saint Denis)
  • Graça dos Santos (Université Paris Nanterre)
  • João Madeira (IHC/NOVA FCSH)
  • Manuel Deniz Silva (INET-md/NOVA FSCH)
  • Mário Vieira de Carvalho (CESEM/NOVA FCSH)
  • Miguel Cardina (CES/UC)
  • Salwa Castelo Branco (INET-md/NOVA FSCH)
  • Victor Pereira (IHC/NOVA FCSH)
  • Ricardo Andrade (INET-md/NOVA FSCH)
  • Hugo Castro (INET-md/NOVA FSCH)
  • Agnès Pellerin (INET-md/NOVA FSCH)

Comité d’organisation

  • Agnès Pellerin (INET-md/NOVA FSCH)
  • Hugo Castro (INET-md/NOVA FCSH)
  • João Madeira (IHC/NOVA FCSH)
  • Manuel Deniz Silva (INET-md/NOVA FCSH)
  • Ricardo Andrade (INET-md/NOVA FCSH)
  • Victor Pereira (IHC/NOVA FCSH)

Ce colloque est financé par les fonds portugais de la FCT Fundação para a Ciência e a Tecnologia, I.P., dans le cadre du projet EXIMUS « ’É preciso avisar toda a gente’: Música e exílio em França durante o regime do Estado Novo (1933-1974) » (DOI 2022.05129.PTDC) et de l’INET-md, Instituto de Etnomusicologia - Centro de estudos em Música e Dança (DOI: 10.54499/UIDB/00472/2020).

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