CfP: Femmes, amérindiennes et leaders sur la scène politique. Parcours, pratiques et rôles en Amérique latine

Call for papers, deadline 30 September 2020 (in French)

À l’occasion du LVIIe congrés internacional des américanistes qui se déroulera du 19 au 23 juillet 2021 à Foz do Iguaçu au Brésil, nous vous invitons à participer à notre groupe de travail :  Femmes, amérindiennes et leaders sur la scène politique. Parcours, pratiques et rôles en Amérique latine. Dans ce groupe de travail, nous nous intéresserons aux femmes politiques amérindiennes, à leurs parcours, à leurs positions, à leurs discours et à leurs pratiques. Plus particulièrement, nous nous interrogerons sur la place et le rôle des femmes amérindiennes dans la scène politique actuelle. Existe-t-il une politique au féminin ? Que font-elles différemment ? Pourquoi ont-elles pris le devant de la scène ? Quel rapport au mouvement amérindien encore très masculin est-ce que cela montre ? Pourquoi les femmes leaders seraient-elles moins connues dans l’histoire ? 

 

À l’occasion du 57e Congrés internacional des américanistes qui se déroulera du 19 au 23 juillet 2021 à Foz do Iguaçu au Brésil, nous vous invitons à envoyer vos propositions de communication pour participer à notre GT Femmes, amérindiennes et leaders sur la scène politique. Parcours, pratiques et rôles en Amérique Latine

Dans ce groupe de travail, nous nous intéresserons aux femmes politiques amérindiennes, à leurs parcours, à leurs positions, à leurs discours et à leurs pratiques. Plus particulièrement, nous nous interrogerons sur la place et le rôle des femmes amérindiennes dans la scène politique actuelle. Existe-t-il une politique au féminin ? Que font-elles différemment ? Pourquoi ont-elles pris le devant de la scène ? Quel rapport au mouvement amérindien encore très masculin est-ce que cela montre ? Pourquoi les femmes leaders seraient-elles moins connues dans l’histoire ? 

Pour répondre à ces questions, nous attendons des contributions basées sur des données empiriques et provenant des disciplines des sciences humaines et sociales – l’anthropologie, l’ethnologie, la sociologie, les sciences politiques, l’histoire mais également le droit et les études littéraires. 

Argumentaire

Encore reléguées dans les organisations aux postes de dirigeantes des «questions des femmes», ou dirigeantes de l’éducation, les femmes sont souvent les vice-présidentes des organisations qui prônent la parité tout en ayant du mal à la concrétiser. Des études sur le leadership dans les communautés indigènes montrent que si les hommes restent souvent ceux qui tiennent les rênes des organisations politiques, c’est dû à leurs réseaux et connexions plus larges, qui s’expliquent notamment par un meilleur accès à l’éducation, mais aussi aux rôles traditionnellement alloués aux femmes, comme reproductrices de la vie: soins aux membres de la famille, maintien du foyer, horticultrices ou cultivatrices (Von Rueden 2018), autant de freins à leur disponibilité.Pourtant, un rapide survol des images de contestations sociales des deux dernières années en Amérique latine permet de constater la place croissante des femmes amérindiennes sur les scènes politiques actuelles. Qu’elles soient femmes politiques, élues au Congrès, candidates aux élections présidentielles, leaders communautaires ou manifestantes actives, les femmes sont entrées sur le devant de la scène politique, en dépit des obstacles familiaux, communautaires et organisationnels. Elles ont d’ailleurs parfois une plus grande influence en dehors de leur cercle communautaire ou local. Visibles sur le terrain et dans les médias, elles le sont moins dans les recherches des anthropologues. Pour preuve, le nombre encore timide de publications sur le sujet (Von Rueden 2018), ainsi que la date de création des premières organisations et mouvements reconnus des femmes amérindiennes. Les chercheurs qui incluent des méthodes de recherche féministes et partent des épistémologies «du sud» (De Sousa Santos 2011)se sont en partie emparés du sujet, pour ne pas limiter leurs recherches par les visions colonialistes et patriarcales; ce faisant, et par conséquent, les voix des femmes ont commencé à être entendues par les chercheurs; de même, les études, toujours plus nombreuses sur les mouvements sociaux transnationaux, portent une attention particulière sur la participation des femmes et des femmes indigènes dans les organisations et les mouvements sociaux (Pequeño, ed. 2009). Toutefois, les études sur les femmes indigènes de pouvoir, dont les voix comptent dans les prises de décision au niveau national, manquent.La forte augmentation du nombre d’organisations de femmes amérindiennes au Brésil et ailleurs en Amérique latine donne aussi à voir cette évolution, qui fait son chemin dans le monde politique amérindien et non-amérindien. Au Brésil, par exemple, les deux premières organisations de femmes amérindiennes (indigènes), créées dans la région de l’Alto Rio-Negro, datent des années 80 (Verdum, 2008). De nombreuses associations de femmes ont été créées en marge des organisations indigènes en Equateur (association des femmes sapara, huaorani, Association des femmes indigènes de la province de Pastaza, etc.). De son côté, la Coordinadora de las organizaciones indígenas en la cuenca amazónica (COICA) a déjà organisé à deux reprises le Congreso de Mujeres Indígenas de la Cuenca Amazónica. Des femmes amazoniennes comme Gloria Ushigua, sapara d’Equateur, participent depuis plusieurs années au réseau international Women's Earth & Climate Action Network.

Si la division sexuelle du travail marque encore certaines relations de genre dans les populations amérindiennes, et que souvent ce sont les hommes qui s’engagent dans le monde extérieur, des ‘blancs’’, etl es femmes restent en retrait(McCallum, 2001), dans la pratique, les choses changent. C’est ce que laissent entrevoir les entretiens menés auprès de deux leaders amérindiennes, Nelly Duarte et Sandra Benites (toutes deux étudiantes du master d’anthropologie au Musée national de Rio de Janeiro, Brésil). Ces deux femmes, leaders dans leurs communautés, représentent l’évolution du leadership féminin, tout en soulignant la continuité de l’attribution de ce rôle donné souvent aux hommes, et le long et difficile cheminement qu’elles ont dû traverser pour y arriver. Toutes deux sont les aînées de leur fratrie respective, et les relations particulières avec leur père et les hommes de leur famille ont contribué à prendre un rôle de leader. D’autres facteurs ont contribué à ce processus comme leur scolarité extra-villageoise, en langue portugaise et non maternelle, ainsi qu’une vie de travail, de mariage et d’enfantement marquée par des questions et des doutes identitaires. Ces femmes, comme beaucoup d’autres, vont exercer de multiples rôles pour faire avancer la représentation et les droits des femmes. Elles sont à la fois membres de leur communauté, mère, épouse, mais également étudiantes de master, infirmière, enseignante, médiatrice et représentantes politiques. Il faut souligner que ces femmes, aux personnalités fortes, ont reçu l’appui de leurs familles.Si les hommes ont été importants pour que ces femmes prennent le leadership, le rôle des femmes, comme reproductrices de la vie, a été également fondamental dans leur cheminement personnel. Si, comme nous venons de l’avancer, les femmes percent dans le monde politique, et qu’il est possible d’attester d’une série de changements sur leur place et rôle dans leurs communautés, et dans les espaces publics –à travers le leadership, le contrôle de natalité, l’éducation, la mobilité, le choix de vie et de leurs relations maritales et amoureuses –les questions de discrimination et de violence faite aux femmes amérindiennes restent complexes et méritent réflexion. Pour beaucoup de ces femmes un difficile choix entre la dénonciation de leurs partenaires/fils/camarades violents et leur fidélité à la communauté à laquelle elles appartiennent, et pour laquelle elles se battent, se pose, complexifiant leur rôle et action politique.Dans ce groupe de travail, nous nous intéresserons donc aux femmes politiques amérindiennes, à leurs parcours, à leurs positions, à leurs discours et à leurs pratiques. Plus particulièrement, nous nous interrogerons sur la place et le rôle des femmes amérindiennes dans l’actuelle scène politique actuelle. Existe-t-il une politique au féminin ? Que font-elles différemment ? Pourquoi ont-elles pris le devant de la scène ? Quel rapport au mouvement amérindien encore très masculin est-ce que cela montre ? Pourquoi les femmes leaders seraient-elles moins connues dans l’histoire ? Pour répondre à ces questions, nous attendons des contributions basées sur des données empiriques et provenant des disciplines des sciences humaines et sociales –l’anthropologie, l’ethnologie, la sociologie, les sciences politiques, l’histoire mais également le droit et les études littéraires.

Vous trouverez en PJ l’appel complet en portugais, espagnol et français. L’appel est également accessible sur la page du congrès.

Modalités de contribution

La seule manière de recevoir les propositions est d’utiliser la plateforme du congrès. Il vous faudra d’abord créer un identifiant. Les propositions de communication devront comprendre un maximum de 2000 caractères, espaces inclus, 3 à 5 mots clés, et un maximum de deux auteurs.

La date limite d’envoi des résumés est fixée au 30 septembre 2020.

Nous attendons vos propositions, restons à votre écoute et vous remercions de bien vouloir diffuser cet appel dans vos réseaux.

Coordination

 

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