Ngaire Heuer, Jennifer: The Family and the Nation. Gender and Citizenship in Revolutionary France, 1789-1830. Ithaca: Cornell University Press 2007. ISBN 978-0-8014-7408-8; brosch.; 256 S.; $ 21.95.
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Jennifer Ngaire Heuer s'interroge sur ce que veut dire pour les femmes appartenir à une Nation. L'ouvrage montre que famille et droit de Cité sont étroitement enchevêtrés mais souligne la contradiction entre le statut de citoyenneté et la dépendance des femmes dans le privé. En voulant comprendre les liens entre mariage et politique, elle prend aussi part au débat sur la Révolution comme émancipation ou exclusion pour les femmes, avançant qu'il y a des arguments forts pour chaque interprétation.
L'auteur, professeur d'histoire à l'Université du Massachusetts, Amherst, a déjà publié d'intéressants travaux dans le domaine du Gender. L'institution familiale étant à la fois la base et le reflet de la société, le problème des liens entre Etat et famille est évidemment crucial, en particulier pour qui s'intéresse à la question du Genre.[1] Le présent travail, issu d'une thèse, est fondé sur une importante recherche aux archives nationales et dans les centres des départements du nord-est de la France. Le seul regret que l'on puisse avoir, à ce niveau, est la traduction en anglais des documents d'archives cités.
Les femmes doivent-elles faire passer les liens familiaux avant la Patrie alors qu'elles ne sont pas citoyennes à part entière? La question des femmes obligées par leurs liens familiaux à émigrer pendant la Révolution est posée d'emblée dans l'introduction à partir de la lettre adressée en 1794 à la Convention par une jeune femme qui plaide saloyauté: son père et son mari l'auraient obligée à partir contre son gré et l'empêcheraient de revenir.
L'autre interrogation porte sur les possibilités d'acquisition de la citoyenneté par le mariage, en particulier pour des étrangers de devenir français par leur mariage avec des Françaises qui leur conféreraient ainsi la nationalité.
Le livre se présente en trois parties chronologiques, ce qui est indispensable pour une analyse fine des évolutions telle qu'elle est menée par Jennifer Ngaire Heuer car les réponses à ces questions varient selon les périodes.
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http://hsozkult.geschichte.hu-berlin.de/rezensionen/2010-3-047