Conférence- débat
Samedi 14 mars 2015 à 14 h 15
au CERMTRI, 28 rue des Petites-Ecuries – Paris 10° (M° Château d’eau)
avec Alain Cuenot,
auteur d’un ouvrage sur la revue révolutionnaire Clarté,
sur les Mutineries du printemps 1917
Un journaliste interroge Max Gallo, auteur d’une histoire de la Première guerre mondiale. Interviewé sur les mutineries de milliers de soldats au printemps 1917, M. Gallo répond : « Quand il y a les mutineries en 1917, quand il y a des manifestations de soldats dans les gares qui arrêtent les trains, qui jettent des pierres sur les voitures des officiers, qu’est-ce qu’ils crient ? Pas la paix, mais « permission et croix de guerre ». Ils sont comme des ouvriers qui font un travail. Ils veulent qu’on reconnaisse la qualité de leur travail. (Ouest-France du 10-11-2013) Bref les soldats se seraient dressés pour défendre une sorte de revendication syndicale.
Or, dans ses Mémoires, le Président de la République Poincaré souligne l’ampleur du mouvement : « à la dernière heure (…) deux régiments (…) avaient décidé de marcher sur Paris (…) Il se confirme qu’à Dormans des hommes ont crié « A bas la guerre et vive la révolution russe ! » des tracts pacifistes sont distribués dans les gares. (… ) L’armée se gâte ». Le président du conseil Ribot souligne : « dans des régiments très divers, on répétait les mêmes phrases : « Nous n’attaquerons plus, nous voulons la paix. »
Pétain, qui fut chargé de réprimer les mutineries affirme dans une interview au patron du journal l’Intransigeant : « la tâche qui me tint le plus à cœur fut la répression des mutineries. C’était vraiment grave ; heureusement le pays ne l’a pas compris ; en son temps il ne l’a même pas su. » Il prétend avoir soigneusement équilibré répression, pardon et amnistie pour désamorcer la bombe : « Si on n’avait pas fait ça, ce sont des escouades, des pelotons, des régiments entiers qui auraient voulu refluer sur Paris et auxquels il eût fallu résister par les armées. Oui, une atroce guerre civile sous le feu de l’ennemi. »
Alain Cuénot restituera le vrai visage de ce mouvement qui a dressé des milliers de soldats contre la poursuite du massacre.