Le Centre d’histoire sociale du XXe siècle a déjà une longue histoire avec Mai 68 tant en matière d’archives que de recherche. Le Centre possède un fonds de 49 m linéaires, produit de la collecte réalisée dans la Sorbonne occupée par Jean Maitron, Madeleine Rebérioux, Michelle Perrot et quelques autres. Le Centre s’appelait alors Centre d’histoire du syndicalisme, avant de devenir Centre de Recherche et d’Histoire sur les Mouvements Sociaux et le Syndicalisme (CRHMSS) et aujourd’hui Centre d’histoire sociale (CHS). Ces documents ont été à l’origine du numéro du Mouvement social « La Sorbonne par elle-même », paru dès juillet-septembre 1968, avant le Journal de la Commune étudiante d’Alain Schnapp et Pierre Vidal-Naquet, publication de plus grande envergure. Au premier fonds recueilli par le CHS, vinrent cependant s’en ajouter d’autres, fruits de récoltes diverses dans les facultés de Dauphine, Nanterre, Orsay mais aussi en province, comme par exemple à l’université de Strasbourg. Le premier dépôt a ainsi fait boule de neige en suscitant d’autres dons. Le Fonds Mai 68 est désormais inventorié dans Calames (www.calames.abes.fr/pub/#details?id=FileId-2337). En cours de numérisation, il doit devenir la première « brique » de la bibliothèque numérique du campus Condorcet. Le CHS a organisé, avec le Cevipof, un des tout premiers colloques scientifiques tenus sur Mai 68 et publié chez L’Harmattan en 1988 sous le titre 1968 : exploration du mai français, qui redonnait toute sa place au mouvement ouvrier. Grâce aux sujets de recherche donnés à leurs étudiants par les enseignants-chercheurs rattachés au Centre, le CHS possède une collection de mémoires de maîtrise et de masters réalisés sur ou autour du mouvement de mai. En 2018, le CHS prend la parole au cours d’une journée lors de laquelle des membres du Centre – qui ne sont pas forcément des spécialistes de mai 68 – interrogent leurs objets et leurs terrains de recherche à la lumière du mouvement de Mai. Une série de débats historiographiques animée par des membres du centre autour de parutions récentes est organisée à la bibliothèque du CHS. Enfin une exposition virtuelle sur les comités d’étudiants étrangers dans les universités parisiennes en mai 68 est en cours de réalisation.
Le CHS prend la parole !
9 h Accueil des participants
9 h 30 Mai sans frontières
Présidence : Sylvie Thénault
Bruno Groppo, Malentendus et incompréhensions entre les mouvements contestataires d’Europe occidentale et ceux d’Europe orientale en 1968
Hadrien Buclin, L’impact des événements de France et de RFA sur le mouvement de 68 en Suisse
Françoise Blum/Martin Mourre, Du 22 mars à la prison de Gorée : les frères Blondin Diop entre France, Mali et Sénégal, dans la tourmente des années 68
11 h - Pause
11 h 15 Territoires de Mai
Présidence : Françoise Blum
Angelica Muller, La maison du Brésil pendant les années 68 : lieu de résistance étudiante, de surveillance militaire et de conflit politique en terres françaises
Nino Lima, La Maison d’Argentine en 68
12 h 15 - Déjeuner sur place
14 h 15 Textes, sons et imag es de Mai
Présidence : Pascale Goetschel
Rossana Vaccaro, Archiver Mai au CHS
Françoise Denoyelle, Au-delà des icônes, Bernard Perrine, un photographe en action au coeur et à la marge de mai 68
Véronique Figini, Un inédit, 50 ans après. Le fonds photographique du préfet Maurice Grimaud
15 h 45 - Pause
16 h Effets de Mai
Présidence : Frank Georgi
Paul Boulland, Que faire des soixante-huitards ? : Émergence et usages de « 1968 » dans la gestion du personnel militant (PCF, CGT, CFDT)
Noëlline Castagnez, D’un anniversaire à l’autre, que reste-t-il de Mai 68 chez les socialistes français ? (1978, 1988, 1998 et 2008)
Anna Trespeusch, Les trajectoires situationnistes post-68
Philippe Jian, La nouvelle droite et mai 68
18 h Clôture de la journée
--- inscription obligatoire par mail à therese.lortolary@univ-paris1.fr ---