Les Journées d’études internationales L’Uruguay et le Plan Condor sont les premières journées du réseau de recherches URUCONDOR.
Les archives du terrorisme d’Etat déposées par la coordinatrice à La Contemporaine après la négociations d’accord d’échanges entre l’INDH et La Contemporaine, les projets et leur réseau de recherche sont nés naturellement. Le réseau URUCONDOR a été créé autour des projets de recherche relatifs aux nouvelles perspectives d’études, nouvelles sources et nouvelles technologies de préservation, conservation et interprétation des archives du Plan Condor.
Il se centre sur le cas de l’Uruguay et est engagé dans le processus de préservation, mais aussi de digitalisation et mise en accessibilité des archives aux chercheurs membre du réseau ainsi qu’aux victimes.
Dans une perspective interdisciplinaire et plus particulièrement transdisciplinaire, nous tenterons lors de ces journées de réunir nos expériences et compétences afin de définir ensemble des axes de travail innovants (du point de vue méthodologique, des sources, de la problématique) tout en veillant au respect du périmètre des projets de recherches présentés et envisagés.
Table 1 (25/11 après-midi) La conservation et la diffusion des sources audiovisuelles : nouvelles sources, nouveaux problèmes
Après la projection du documentaire d’Emanuella Tomassetti et celui de Marc Iglesias et Paula Monteiro, nous partirons de nos échanges avec ces réalisteurs-trices pour ouvrir nos réflexions d’abord sur les sources de l’historien. La première table se centrera particulièrement sur le statut et la conservation et diffusion du patrimoine audiovisuel et de productions photographiques et filmiques.
Avec des praticiens, producteurs, réalisateurs, mais aussi témoins, historiens et acteurs de l’époque filmée ainsi ressuscitée, nous verrons en quoi ces sources -historiques parfois inédites, souvent méconnues- sont à la fois les passeurs de mémoires au gré de contextes plus ou moins favorables, des médias des conflits mémoriels et, en cela même, des productions politiques et historiographiques fortement exploitables par les chercheurs-ses en sciences humaines et sociales.
Table 2 (26 matin) Emanciper, libérer, digitaliser. Le prix de la vérité.
Nous nous attellerons ensuite à une analyse du contexte de création d’une copie de préservation des archives du terrorisme d’Etat en possession de l’INDDHH.
Cette institution indépendante s’étant vu confié récemment, par la biais d’une loi passée sur le fil du rasoir avant la trêve électorale du Parlement, le mandat de recherches des dépouilles des disparu.e.s uruguayen.ne.s.
Cette passation se veut garante d’une plus grande indépendance dans la recherche suite aux scandales relatifs aux provocations et mensonges successifs du Commandant en Chef de l’Armée au nez du Président Vázquez, sur ce thème. Celui-ci mettra finalement fin à sa carrière militaire aussi tôt que le lui permit son numéro d’Hara-Kiri anti-frente-ampliste, non sans s’opposer fermement à la traduction des bourreaux en justice.
Table 3 (26/11/2019 ; Après-midi) Judiciarisation, revictimisations, détournement des rhétoriques victimaires
Outre les conséquences d’inconséquentes politiques progressistes en matière de lutte contre l’impunité et au-delà-même des tensions du contexte uruguayen pré-électoral, d’autres nouvelles ont bousculé les rares avancées du « paisito » en matière de Justice transitionnelle : ces derniers mois ont essaimé plusieurs affaires investiguées par le procureur spécialisé en crimes contre l’humanité, l’un de ces axes stratégique de travail débouchant sur l’exhumation du 6e disparu en Uruguay après des années de questionnements des travaux et des résultats du GIAF ainsi que du groupe d’Historiens de la Présidence.
Sur le plan Mémoriel, d’importants projets de récupération et réparation mémorielles (Vagones, 300C, Monumento a las mujeres ex-presas resistentes). Les avancées relatives et récentes en matière de reconnaissance des victimes (caractère sexuel et genré des pratiques répressives ; extension des enquêtes officielles des disparu.e.s aux assassiné.e.s puis « mort.e.s sous la responsbailité de l’Etat » ; extension des enquêtes officielles du coup d’Etat de (février ou juin) 1973 à l’année 1968 (MPS permanentes).
Les pressions mémorielles ne sont pas néanmoins en reste sur le plan des avancées. Après la lutte pour la récupération des fils et filles de prisonnier.e.s disparu.e.s, après la mobilisation de cette « seconde génération » avec une grammaire de lutte bien différentes des très citoyennistes références de la lutte pour la défense des droits humains des années 1980, c’est au tour des fils et filles de prisonni.e.s survivant.e.s aux tortures systématiques.
Au fur et à mesure que s’étend la liste des victimes « mythiques » officiellement reconnues, d’autres mémoires subalternes émergent, celles de victimes dont la seule attribution de ce statut suffit à créer des remous et des discours de hiérarchisation des victimes et de leurs expériences.
Au plan de la réaction, sera analysée l’importance croissante des mobilisations des responsables imputés, au prisme d’une récupération et d’un détournement de la rhétorique mobilisatrice des victimes, mouvements favorisés par le reflux progressiste et la percée des droites les plus négationnistes dans la région
Les membres du réseau partiront de cette analyse pour échanger entre eux ainsi qu’avec la salle sur l’analyse de ce contexte d’investigations et ses implications sur les projets de recherche avancés.
Programme provisoire
25 novembre
de 9h à 18h30 Petite Salle des colloque UGA grenoble
Matin
- Projection Tomasetti
Après-midi
Table 1 images Documentaires, mémoires et histoires
- Participants invités : Abel Guillén, Paula Monteiro & Marc Iglesias (prise en charge V.O) ; Echanges en ligne avec Nicolas Casariego.
- Modératrices : Olga Lobo, Lauriane Bouvet et présentation par Version Original lors des projections
- Partenaires: Version Original (dans le cadre du cycle Filmer la mémoire, écrire l’histoire ? ; France Amérique Latine Activités du comité Isère, Donde Estan, Maison de l’international (Mairie de Grenoble), Bibliothèque Droit Lettres, Centre Panthéon
Présentation du livre de Nadia Angelucci sur les procès condor en Italie
26 novembre
de 9h à 18h Petite Salle des colloques
Matin
Table 2 : Le Plan Condor et le terrorisme d’Etat, nouvelles perspectives de recherche ?
- Présentation des projets de recherche et création du réseau. Coordonné par Lauriane BOUVET.
Projet de réseau de recherche international URUCONDOR
- création d’un réseau international interdisciplinaire « L’Uruguay du/dans/et le Plan Condor » et pérennisation d’équipes de recherche coordonnées par laboratoires sur une série de problématiques pré-établies en collaboration avec les directeurs du projet.
- recherches thématiques par sous-groupe, événements scientifiques et publications (dans le cadre des accords avec l’INDH, la FIC, la Contemporaine) coordonné par Lauriane BOUVET
Après Midi
14h -16h30 Table 3 Judiciarisation et victimes
18H30 Hommage à Louis Joinet
Lauriane Bouvet, Olivier de Frouville (paris 4, expert independant onu), Jean-Pierre Massias (Institut Louis Joinet pour la Justice et la Démocratie), Donde estan, France-amérique latine
Durant toute la durée des activités, certaines filmées et retransmises en direct, des réactions des participants, invités et interlocuteurs des réseaux sociaux peuvent être enregistrées.
Facebook FAL, Version original
Mail Bouvet.lauriane@hotmail.fr
Inscriptions
Chercheurs 30 €
Jeunes chercheurs doctorants 15 €
Mail a Lauriane Bouvet. Lauriane@hotmail.fr
PLACES
- Grande salle des colloques - UFR Langues étrangères, campus universitaire de Grenoble
Saint-Martin-d'Hères, France (38)
DATE(S)
- Monday, November 25, 2019
- Wednesday, November 27, 2019
- Tuesday, November 26, 2019