Chiffrer et classer en situation coloniale et post-coloniale: Afrique francophone, XIX-XXIe siècles

Journées académiques: Saint-Louis, Senegal, 1-2 décembre 2023 (français)

International Research Network (IRN) COUNT

« Chiffrer et classer en situa1on coloniale et post coloniale.
Afrique francophone XIX-XXIe siècles »

Deuxièmes journées académiques sur le thème :
Les chiffres et les recherches en Afrique francophone : Progrès et Défis

Institutions hôtes : Institut d’études avancées de Saint-Louis du Sénégal & Université Gaston Berger,
Saint-Louis, Sénégal

Dates : 1 et 2 décembre 2023

Lieu : Institut d’études avancées de Saint-Louis du Sénégal, Rue Elhadji Madior Cissé X Rue Bancal, Quar1er SUD, Ile de NDAR, Saint-Louis du Sénégal

Format : Bimodal

Objectifs et thématiques

L’International Research Network financé par le CNRS s’intitule COUNT, « Chiffrer et classer en Afrique francophone, des origines au XXIe siècle : Cameroun, Côte d’Ivoire, Madagascar et Sénégal, couvre la période » (2023-2027). Il s’inscrit dans une recherche plus vaste visant à préciser le rôle de la colonisation (Rasoloriason, 2013) dans cette généralisation des usages et des mésusages des chiffres. Il entend préciser les pratiques et les usages impériales des statistiques, par les institutions et par les acteurs et actrices. Il entend aussi, à contrario, savoir comment la conception et les usages des chiffres de la période antérieure à la colonisation influencent et se retrouvent dans les statistiques coloniales, puis post coloniales. Il s’agit de savoir comment ces chiffres sont fabriqués et ce qu’ils nous disent de la relation coloniale/pré et post coloniale et des sociétés qu’ils sont censés représenter (pour la relation de travail voir : Fall, 2011) ; il s’agit aussi de préciser quels sont leurs limites et leurs biais.

COUNT s’intéresse à la fabrication, aux usages, aux effets et aux enjeux des statistiques, plutôt des statistiques officielles visées par l’autorité politique, mais pas exclusivement, dans les sociétés d’Afrique francophone depuis la période pré coloniale et jusqu’à aujourd’hui. Inscrite dans le temps long, l’étude s’intéresse par exemple à l’influence de la façon de compter et d’utiliser les chiffres dans les sociétés pré-coloniales sur la fabrication des statistiques coloniales puis post coloniales. Elle s’intéresse à ce que les statistiques nous apprennent des imaginaires et des relations interpersonnelles (enquêteurs/enquêtés, administrateurs/administrés .. ), des rapports de force et des inégalités sociales et politiques qui traversent les sociétés, bref, à tous ce qu’elles nous disent sur les sociétés qu’elles sont censées représenter.

Le réseau comme l’Agence nationale de la recherche (ANR) s’intéresse aux hiérarchies introduites par les catégories statistiques, à la signification des refus de répondre aux enquêtes, aux biais inhérents à la présence du traducteur, à la marginalisation de ceux qui ne sont pas comptés (ce qui est compté compte…), aux déformations introduites par les statistiques, à ce qui se cache derrière les tableaux pourtant si bien agencés, aux intentions de leurs commanditaires … Ces projets entendent revisiter les archives et les reconstitutions historiques en chaussant les lunettes des statisticiens.

Le lancement du réseau COUNT s’est déroulé le 31 mai 2023 sous la forme d’un séminaire constituant les Premières journées académiques. Le workshop inaugural de l’IRN a été organisé par l’Université de Dschang (Cameroun).

Le succès du workshop incite à prolonger et à approfondir les échanges avec la tenue des Deuxièmes Journées académiques du Réseau COUNT qu’accueillent les 01er et 02 décembre 2023 à Saint-Louis du Sénégal l’IEA de NDAR et l’université Gaston Berger de Saint-Louis. L’objectif est d’attirer des étudiants et les collègues vers ces thématiques, de les amener dans une proactivité à mieux maitriser ces chiffres dans toute leur diversité chronologique, géographique et disciplinaire, et de les aborder de façon critique.

Ces journées visent à consolider et à ouvrir le réseau à de nouveaux membres et à de nouvelles institutions pour que chacun (chercheurs, étudiants, enseignants ou tout simplement citoyens) comprenne et utilise les chiffres sans les subir. Elles devraient aboutir à la mise en ligne d’un « catalogue » de documents statistiques que chacun pourra utiliser et enrichir.

Partant du fait que ces chiffres sont incontournables dans les recherches en sciences humaines et sociales et qu’il faut donc se donner les moyens de les comprendre, l’institut d’été de l’IEA de Saint- Louis du Sénégal prévu en 2024 entend prolonger ces échanges dans deux directions, thématique et méthodologique et surtout placer la jeune génération de chercheurs au centre des apprentissages et des innovations dans les usages des chiffres.

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