Les microbes naviguent aussi Ports, marins et navires dans « l’import-export épidémique » (XVI-XXe siècle) (French)

Call for Papers, deadline 15 July 2024

Aubervilliers/France, 14 November 2024

Cet appel à communication porte sur la propagation des maladies à bord des navires et leur impact sur les ports entre le XVIe et le XXe siècle. Cette journée d’étude est l’occasion d’aborder, sous un angle inédit, les maladies qui sévissent à bord et à terre, et qui sont liées par le phénomène de l’embarquement. Comment s’articule la gestion des mesures sanitaires et des malades dans des ports secondaires non dotés de quarantaines, mais touchés par des vagues épidémiques circulant par le petit cabotage ? Comment les ports, où certaines escadres relâchent avec des centaines de malades nécessitant placement dans des hôpitaux, isolation et soins, gèrent-ils l’arrivée de ces flux importants ? Comment la maladie modèle-t-elle, à bord, l’espace du navire lorsqu’il est nécessaire d’isoler et de soigner les membres d’un équipage ? Ces questions ne sont pas exhaustives et ouvrent la voie à de nombreuses autres réflexions possibles.

Argumentaire

Transporteurs d’agents pathogènes, les navires véhiculent virus et bactéries dont la prolifération est renforcée par la promiscuité et par les difficiles conditions de vie à bord. L’intensification des circulations maritimes à partir de la période moderne entraîne, de fait, une accélération de « l’import-export épidémique »[1] pouvant entraîner des flambées de certaines maladies en mer comme à terre. Les exemples sont nombreux : de la propagation de la variole à l’Île Bourbon à partir de 1729 à l’épidémie de typhus qui ravage l’escadre du comte Du Bois de la Motte entre 1757-1758 avant de décimer la population de Brest. Les passages entre terre et mer sont fréquents et se multiplient avec l’internationalisation des ports et l’augmentation des flux commerciaux. Il n’est donc pas étonnant que l’arrivée dans les ports des navires ait pu susciter une « onde de crainte » que l’on cherche à atténuer par la mise en place de politiques sanitaires longtemps dominées par le modèle marseillais (quarantaines, visites sanitaires des navires, désinfection des marchandises, etc). La préoccupation pour la santé des gens de mer, qui se développe significativement après la Guerre de Sept Ans (1756-1763), place ainsi le XVIIIe siècle au cœur de la problématique, mais nous souhaitons ouvrir la réflexion à une période plus large s’étendant du XVIe au XXe siècles.

En lien avec l’axe 3 du projet GEMER qui porte sur la santé et la démographie des marins et de leurs familles, cette journée est l’occasion d’aborder, sous un angle inédit, les maladies qui sévissent à bord et à terre, et que relie l’embarquer ensemble. Comment s’articule la gestion des mesures sanitaires et des malades dans des ports secondaires non dotés de quarantaines, mais touchés par des vagues épidémiques circulant par le petit cabotage ? Comment les ports, dans lesquels certaines escadres relâchent avec des centaines de malades nécessitant placement dans des hôpitaux, isolation et soins, gèrent-ils l’arrivée de ces flux importants ? Comment la maladie modèle-t-elle, à bord, l’espace du navire lorsqu’il est nécessaire d’isoler et de soigner les membres d’un équipage ? Ces questions ne sont pas exhaustives et ouvrent la voie à de nombreuses autres réflexions possibles.

L’appel à communication concerne bien sûr les trois territoires constitutifs du projet GEMER (Cancale et le Plessis-Bertrand, le bassin de la Seudre, et l’Étang de Berre), mais il ne leur est pas limité. Les sujets attendus pour cette journée d’étude porteront sur les maladies et épidémies (la variole, le choléra, le typhus, la peste, entre autres), « embarquées » et « débarquées » à la faveur d’une escale ou d’un retour au port et véhiculées par les « gens de mer », c’est-à-dire les pêcheurs et les navigants, ainsi que par l’ensemble des individus qu’ils sont amenés à côtoyer à terre, dans leur vie professionnelle (artisans en lien avec le milieu maritime ; confréries) et quotidienne (famille plus ou moins élargie).

Afin de favoriser la discussion autour des liens entre terre et mer, seront examinées avec attention les propositions mobilisant des sources inédites relevant de l’histoire économique et sociale et de l’histoire urbaine (actes notariés, comptabilités d’hôpitaux, délibérations des gouvernements urbains etc.).

Modalités de soumission

Les communications seront de trente minutes, suivies de dix minutes de discussion. Une discussion générale est prévue à la fin de chaque demi-journée.

Les propositions de contribution doivent se faire en lien avec la thématique définie en utilisant le formulaire en ligne, accessible ICI.

Elles devront être envoyées

avant le 15 juillet 2024.

Le comité d'organisation informera de l’acceptation ou non des propositions avant le 31 juillet 2024.

Pour toute question ou information complémentaire, contactez : laure-helene.gouffran@univ-ubs.fr.

Responsables scientifiques

  • Anne Forrer, UBS, Lorient
  • Laure-Hélène Gouffran, UBS Lorient
  • Isabelle Séguy, INED
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