Avec le développement, au cours du XXe siècle, du droit international des réfugiés, de nombreux pays du monde, pays européens en tête, ont mis en place des dispositifs juridiques et institutionnels de détermination du statut de réfugié aux formes et contenus très variés. En dépit du travail de standardisation mené ces deux dernières décennies par le HCR et la Commission européenne, cette variété perdure encore aujourd’hui. Examen sur une base individuelle quelques exemples de ces différences.
Ce colloque réunit des chercheurs qui étudient, à partir de différents ancrages disciplinaires (anthropologie, droit, géographie, histoire, science politique, sociologie), les pratiques institutionnelles d’étiquetage comme « réfugié » des étrangers qui sollicitent ce statut. Il a pour objectifs de dépasser au moyen de la comparaison l’approche nationale qui domine les études sur la fabrique des réfugiés et de poser des jalons vers une approche globale de la question. Afin de tester la dimension heuristique mais aussi les limites de la perspective comparée, il s’agira de faire varier les échelles et les formes de la comparaison : comparaison entre différentes périodes historiques, comparaison du traitement d’un même groupe national dans plusieurs espaces géographiques, comparaison de différentes institutions nationales, comparaison d’une même institution dans différents contextes géographiques.
Date :
Lundi 27 et mardi 28 mars 2017
Lieu :
Université Paris Nanterre, Bâtiment B, salle des conférences
Comment venir ? en voiture, par le train ou le RER.
Plan du campus de l’Université Paris Ouest (site de Nanterre)
Organisation :
Karen Akoka (Université Paris Nanterre, ISP) – kakokak@hotmail.com ; Dzovinar Kévonian (Université Paris Nanterre, ISP) – dkevonian@u-paris10.fr ; Giulia Scalettaris (EHESS, IIAC) – giulia.scalettaris@gmail.com
Ce colloque est organisé dans le cadre du Séminaire pluridisciplinaire « Migrations : regards croisés ». Il a reçu le soutien de l’Université Paris-Lumières (UPL), de l’Institut des sciences sociales du politique (ISP, UMR 7220) et de l’Ecole doctorale Droit et science politique de l’université Paris Nanterre (ED 141).
Programme :
>>> Lundi 27 mars 2017
9h15-9h40 : Accueil des participants et du public
9h40 : Ouverture : Karen Akoka, Dzovinar Kévonian et Giulia Scalettaris
10h00-12h30 : Session 1 – Les boat people dans la guerre froide : l’accueil dans quatre pays du bloc occidental
Marcel Berlinghoff, Institute for Migration Research and Intercultural Studies (IMIS), Osnabrück University : « Refugie-surprise. The unlikely reception of Indochinese boat-people in Germany »
Becky Taylor, School of History, University of East Anglia : « ‘Our most foreign refugees’: Vietnamese refugees and Thatcher’s Britain »
Karen Akoka, Institut des sciences sociales du politique (ISP), Université Paris-Nanterre : « Des réfugiés par excellence : les boat people venus par avion en France »
Shira Havkin, Centre de Recherches internationales (CERI), Sciences-Po Paris : « Un asile gracieux sans le statut de réfugié: les boat-people vietnamiens en Israël »
Discutant : Philippe Rygiel, Laboratoire de Recherche Historique Rhône-Alpes (LARHRA), ENS Lyon
12h30-14h Pause déjeuner
14h00-16h30 Session 2 – Les enjeux contemporains des processus d’étiquetage
Giulia Scalettaris, Institut interdisciplinaire d’anthropologie du contemporain (IIAC), EHESS : « L’étiquetage des Afghans en Asie (Iran, Pakistan) et en Europe (Bulgarie, Italie, Suède, Serbie), quelles articulations ?
Kamel Doraï, Institut français du Proche Orient (IFPO), CNRS : « Réfugiés, « guest » ou migrants illégaux ? Réflexion sur les formes de catégorisation des réfugiés syriens et des Palestiniens de Syrie au Liban et en Jordanie »
Jonathan Miaz, Institut d’études politiques, historiques et internationales (IEPHI), Université de Lausanne / Sociétés, Acteurs, Gouvernement en Europe (SAGE), Université de Strasbourg : « Au cœur des procédures: Comparer l’instruction des demandes d’asile à partir d’enquêtes ethnographiques (Suisse, France, Canada, Egypte) »
Marion Fresia, Institut d’Ethnologie, Université de Neuchâtel : « L’instruction des demandes d’asile par le HCR dans les pays de « transit » (Turquie, Mauritanie) : entre quête d’objectivation et recherche de crédibilité vis-à-vis des États »
Discutant : Eric Fassin, Laboratoire d’Études de Genre et de Sexualité (LEGS), Université Paris 8
>>> Mardi 28 mars 2017
9h30-10h00 : Accueil des participants et du public
10h00-12h30 Session 3 – Expertises et techniques de l’étiquetage en perspective comparée
Dzovinar Kévonian, Institut des sciences sociales du politique (ISP), Université Paris-Nanterre, et Karen Akoka, Institut des sciences sociales du politique (ISP), Université Paris-Nanterre : « Comparer dans le temps : jalons pour une histoire des formes d’expertises »
Damian Rosset, Centre de droit des migrations (CDM), Université de Neuchâtel : « Le savoir sur les pays d’origine: outil et objet de labellisation dans les procédures d’asile (Suisse, Norvège, Grande-Bretagne) »
Anthony Good, School of Social and Political Science, University of Edinburgh, et Robert Gibb, School of Social and Political Sciences, University of Glasgow : « Le rôle de l’entretien dans la ‘fabrique’ du réfugié : techniques ou ‘styles’ d’entretien des agents en France et au Royaume-Uni »
Marion Tissier Raffin, Centre de Recherches et d’Etudes sur les Droits Fondamentaux (CREDOF), Université Paris Nanterre / Centre de recherches et de documentation européennes et internationales (CRDEI), Université de Bordeaux : « Peut-on catégoriser les personnes susceptibles de se voir reconnaître le statut de réfugié ? Une analyse comparée et évolutive de l’interprétation de l’article 1A de la Convention de Genève de 1951 »
Discutante : Nora El Qadim, Centre de Recherches Sociologiques et Politiques de Paris (CRESPPA) – Laboratoire des Théories du Politique (LabTop), Université Paris 8
12h30-13h00 Conclusion collective
[For more info: https://sophiapol.hypotheses.org/20769]